Interactions hommes-chimpanzés-forêt. Approche spatiale et territoriale de la répartition des chimpanzés, des perceptions locales et de la gestion de la biodiversité (Sebitoli, parc national de Kibale, Ouganda) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2014

Human-chimpanzee-forest interactions. Spatial and territorial approach of chimpanzee distribution, local perceptions and biodiversity management (Sebitoli, Kibale national park, Uganda)

Interactions hommes-chimpanzés-forêt. Approche spatiale et territoriale de la répartition des chimpanzés, des perceptions locales et de la gestion de la biodiversité (Sebitoli, parc national de Kibale, Ouganda)

Résumé

In a context of hyper-proximity between chimpanzees (Pan troglodytes schweinfurthii) and human population, human and non-human territories and their interactions are studied at the extreme north of Kibale National Park (Uganda). Sebitoli area, cul de sac of the protected forest, is crossed by a highly frequented tarmac road and surrounded by densely populated villages and cash crops. Limits of humans, chimpanzees (classified "endangered"; Appendix I, CITES) and protected areas are historically and spatially interlocked, forbidding humans to enter the forest while wild animals go and crop-raid peoples' gardens at its edges. Compared to two chimpanzee communities within Kibale National Park, located less than 17 kilometers away, Sebitoli - former logged area - hosts an important density of this species that is explained by spatial and temporal variation of chimpanzee feeding resources within the forest. At Sebitoli site’s scale (25 km2), Maxent species distribution model shows that crops located at park's edges and the maintenance work on the road crossing the area can actually favour chimpanzee distribution, adding complementary food resources to wild species of the forest. While territories seem legally disjointed, believes and spirits trespass them and the contact with nature is maintained though imagination, culture and some practices. A mitigated adequation between institutional actions toward crop protection and villagers needs leads to a feeling of detachment toward wild fauna and flora conducting to silent (crop raiding compensations are not continuous) and selective (elephants and baboons concentrate villagers' attention compared to chimpanzees) opposition. Positive (species and spaces conservation) and negative (crop-raiding, poaching) retroactions coexist within local biodiversity management. These results provide useful inputs to adapt political measures of endangered-species conservation within increasing anthropogenic contexts.
Les territoires humains et ceux des chimpanzés (Pan troglodytes schweinfurthii), ainsi que leurs interactions, sont étudiés à l'extrémité nord du parc national de Kibale (Ouganda), dans un contexte d'hyper-proximité entre la faune sauvage et les populations humaines. Le site de Sebitoli - cul de sac de forêt protégée - est traversé par une route goudronnée très fréquentée et entouré de villages densément peuplés et de cultures de rente. Les limites du territoire des hommes, des chimpanzés (espèce classée « en danger »; annexe I, CITES) et de la forêt protégée s'y superposent historiquement et spatialement, interdisant aux hommes de fréquenter la forêt alors que les animaux sauvages en sortent pour piller les cultures vivrières en lisière. Comparée à deux autres communautés de chimpanzés du parc national de Kibale situées à moins de 17 kilomètres, la densité importante de chimpanzés à Sebitoli - poche de forêt anciennement exploitée - s'explique par la variation spatiale et temporelle de leurs ressources alimentaires en forêt. A l’échelle du site de Sebitoli (25 km2), le modèle Maxent de distribution des espèces montre que la présence de cultures en lisière du parc et l’entretien de la route qui le traverse peuvent favoriser la présence des chimpanzés, en prodiguant des ressources alimentaires complémentaires de celles de la forêt. Alors que les territoires se veulent disjoints légalement, les croyances et les esprits les transcendent et le contact avec la nature est entretenu dans l'imaginaire, dans la culture et dans certaines pratiques. Une adéquation mitigée entre les actions institutionnelles de protection des cultures et les besoins des villageois produit parmi eux un sentiment de désappropriation vis- à-vis de la faune et de la flore sauvage voire d’opposition feutrée (les actions de compensation des incursions de la faune sauvage dans les jardins vivriers sont discontinues) et sélective (les éléphants et les babouins concentrent le mécontentement des villageois par rapport aux chimpanzés). Coexistent ainsi des rétroactions positives (conservation des espèces et des espaces) et négatives (pillage des cultures, braconnage) dans la gestion locale de la biodiversité. Ces résultats apportent des enseignements pour adapter les politiques de conservation des espèces menacées à des espaces de plus en plus anthropisés.
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Citer

Sarah Bortolamiol. Interactions hommes-chimpanzés-forêt. Approche spatiale et territoriale de la répartition des chimpanzés, des perceptions locales et de la gestion de la biodiversité (Sebitoli, parc national de Kibale, Ouganda). Biodiversité et Ecologie. Université Paris Diderot, 2014. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-01198569⟩
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