Discontinuities and spatial systems : the island-border combination through the Jersey, Saint-Pierre-et-Miquelon and Trinidad cases
Discontinuités et systèmes spatiaux. La combinaison île/frontière à travers les exemples de Jersey, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Trinidad
Résumé
Space is heterogenous and consequently considered a discontinuity. Islands and borders are strong discontinuities which are crossed by systems. They are also ambivalent geographic objects, open and closed. A border implies two political entities neighbourghing with varying degrees of friction. This border ambivalence is fed by alterities which can combine, confront, attract or repulse each other at different degrees and at several levels of spatial and social scales. These alterities are numerous. They are fundamentally political and juridical but also cultural, ethnical, economical and fiscal. Two questions are addressed about the three terms of comparison: in which way does this combination of discontinuities act on the relationships between two terrestrial spaces in close proximity such as the insular and the continental ? Inversely, how do spatial systems set about during the exercise of this relationship, act on these discontinuities ? Besides, the sea is underlying in the island-border combination. Its sharing by states is a recent dynamic phenomenon. The question of this marine space appropriation with regards to the socio-economical practices and more specifically the halieutic ressources in the three case studies, and the exploitation of hydrocarbon ressources in two of the three case studies, takes here a particular dimension. This thesis also studies the successive phases of this marine space appropriation whether it be a matter of defining the space which is complex because of its simultaneous horizontal and vertical structure, its administration and the negociated transgression processes aimed at allowing for the rigidity of territorial construction.
L'espace est hétérogène. Il est donc discontinu. Île et frontière sont des discontinuités fortes, traversées par des systèmes. Ce sont aussi des objets géographiques ambivalents, ouverts et fermés. La frontière implique le frottement plus ou moins rugueux de deux entités politiques. L'ambivalence frontalière est alimentée par des altérités qui se combinent, s'affrontent, s'attirent ou se repoussent selon des intensités différentes et à différents niveaux des échelles spatiale et sociale. Ces altérités sont diverses. Fondamentalement politiques et juridiques, elles sont également culturelles, économiques, fiscales. Deux questions sont posées à propos des trois termes de la comparaison : comment cette combinaison de discontinuités agit-elle sur les relations entre deux espaces terrestres proches, l'insulaire et le continental ? Inversement, comment les systèmes spatiaux mis en œuvre dans l'exercice de la relation agissent-ils sur ces discontinuités ? Par ailleurs, la mer est sous-jacente à la combinaison île-frontière. Son partage entre États est un phénomène géopolitique dynamique et récent. La question de cette appropriation confrontée aux pratiques socio-économiques – la pêche dans les trois cas étudiés, et l'extraction des hydrocarbures, dans deux sur trois – prend ici une dimension particulière. Cette thèse comprend donc une étude des processus d'appropriation de l'espace marin, qui vont des modalités de délimitation d'un espace par essence complexe en raison de sa structure à la fois horizontale et verticale, à son administration et aux mécanismes de transgression négociée, destinés à adapter sa spécificité aux rigidités des constructions territoriales.