Le Minier. Rapport de prospection thématique 2019 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2019

Le Minier. Rapport de prospection thématique 2019

Résumé

La campagne de prospection thématique menée du 17 août au 07 septembre 2019 au Minier, concerne les vestiges de la production argentifère de la vallée de l’Amalou, sur la commune du Viala-du-Tarn (Occitanie, Aveyron). Cette vallée a fait l’objet d’une longue activité minière et métallurgique au Moyen Âge central et tardif (XIIe-XVe siècles), fondée sur l’exploitation de quelques riches gisements argentifères, en particulier celui d’Orzals dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Les travaux ont eu un effet polarisant avec la création d’un habitat permanent, le village actuel du Minier, et ont stimulé l’activité en concentrant les entreprises dans un espace relativement restreint. L’intérêt que ses mines suscitèrent alors fut tel, que la petite villa du Minier fut consacrée en devenant un consulat et que les comtes de Rodez et de Toulouse s’impliquèrent directement dans la production, non sans concurrences. L’objectif de la campagne 2019 était de topographier et de documenter les vestiges de la production, inventoriés lors de deux campagnes précédentes en 2017 et 2018, de prolonger l’étude architecturale des maisons médiévales conservées au Minier et de prolonger le dépouillement de sources documentaires ; cela afin de rassembler et d’harmoniser la documentation. Le corpus de texte concernant le Minier est exceptionnel en Languedoc. Pour sa seule production argentifère, on compte plus d’une cinquantaine d’actes, alors que la moyenne haute des autres espaces miniers tourne autour de la dizaine. Ces témoignages se concentrent sur un siècle, entre 1260 et 1360, avec un amont deux attestations d’activité en 1214 et 1219, et en aval une dernière en 1452. Important quantitativement, le corpus est aussi varié qualitativement : on dispose à la fois de documents complets et de courtes analyses dans les inventaires anciens en passant par des mentions dans des textes de portée générale. Parmi les témoignages remarquables, on peut citer des documents relatifs à la gestion des mines, trois baux à ferme qui dressent les conditions d’exploitation et enfin des textes établissant des liens directs entre production minière et monétaire vers Rodez et Toulouse. Tous, plus généralement, contribuent à identifier les acteurs et les lieux de la production, tout comme ses structures et le fonctionnement de ses entreprises. Les vestiges miniers sont modestes, quoique variés. On dispose d’abord d’un petit réseau souterrain s’ouvrant au nord du Minier, composé d’une longue galerie qui débouche sur plusieurs chantiers d’abattage perpendiculaires, tous interrompus sur des remblais. Il s’agit ensuite de tranchées à ciel ouvert. Certaines sont percées directement dans le filon, tandis que d’autres peuvent indiquer l’ouverture d’ouvrages de circulation. Ensuite, plusieurs amorces de galeries se répartissent autour du village. Il s’agit visiblement de recherches, ou de petites exploitations rapidement abandonnées. Enfin, les derniers vestiges enregistrés sont les fontis. Ce sont des affaissements circulaires visibles en surface, qui peuvent avoir été causés par deux phénomènes : soit par un effondrement souterrain sous-jacent, soit par l’abandon d’un puits au jour. Les ouvrages miniers ont majoritairement été percés à l’outil, seule une occurrence d’abattage par le feu a été relevée. Certains d’eux ont pu être identifiés grâce aux localisations fournies par les archives médiévales. Par ailleurs, trois fragments de meules à minerais taillés dans des conglomérats ont été relevés et étudiés, tous issus de meules tournantes, rayonnées et striées. Six maisons médiévales ont fait l’objet d’une étude architecturale. Il s’agit d’édifices prestigieux à programme résidentiel ou des demeures polyvalentes à vocation résidentielle à l’étage et domestique, ou liée à des activités économiques en rez-de-chaussée. Au-delà d’édifices aux caractères très urbains en zone rurale, qui montrent la perméabilité des modes, l’originalité du village vient de la présence de deux maisons doubles. Mais ces dernières ne semblent pas parfaitement symétriques suggérant une certaine plasticité entre un programme fonctionnel strict, l’usage et la nécessité. Ainsi, avec leurs façades ostentatoires sinon luxueuses, et leurs programmes parfois complexes, elles montrent divers faciès qui font du Minier un des éléments importants pour la compréhension de l’habitat médiéval, et notamment des XIIIe – XIVe siècles.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-02419812 , version 1 (19-12-2019)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02419812 , version 1

Citer

Nicolas Minvielle Larousse, Alain Bernat, Françoise Galès, Jérôme Belmon. Le Minier. Rapport de prospection thématique 2019. [Rapport de recherche] LA3M UMR 7298 AMU-CNRS; Ecole Française de Rome. 2019, 216 p. ⟨halshs-02419812⟩
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