Incidence d’effets de fréquence sur l’usage de la liaison en lecture à haute voix et dans des jugements normatifs chez des enfants de CE2-CM1 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

Incidence d’effets de fréquence sur l’usage de la liaison en lecture à haute voix et dans des jugements normatifs chez des enfants de CE2-CM1

Résumé

A partir des erreurs de liaison observées chez l’enfant pré-lecteur de moins de 6 ans, Chevrot, Dugua et Fayol (2009) ont élaboré un scénario développemental de l’acquisition de la liaison qui prend appui sur les principes des théories basées sur l’usage et des grammaires de constructions (Kemmer & Barlow, 2000). Il rend compte notamment de l’impact de la fréquence des formes perçues dans l’input sur l’acquisition de ce phénomène. Au-delà de 6 ans, lorsque l’enfant entre véritablement dans les apprentissages de l’écrit, nous disposons de peu de données sur l’usage de la liaison. Nous savons que l’accès à la forme écrite des mots influence leur production (Chevrot & Malderez, 1999). Cependant, à partir du cadre des théories basées sur l’usage, nous chercherons à montrer que ces nouvelles connaissances (ortho)graphiques ne supplantent pas pour autant les connaissances antérieures fondées sur la mémorisation et l’usage de constructions plus ou moins concrètes (Tomasello, 2003). Nous nous attendons donc à trouver en lecture à haute voix des effets de fréquence sur la réalisation des liaisons. Deux types de fréquences ont été pris en compte : 1/ la fréquence de co-occurrence des deux termes impliqués dans la liaison, par le biais de la base de données Lexique (New, Brysbaert, Veronis & Pallier, 2007 ; New, Pallier, Ferrand & Matos, 2001) ; 2/ la fréquence du taux de réalisation des liaisons dans différentes catégories grammaticales, à travers le travail de De Jong (1994) sur le corpus d’Orléans. Nous avons proposé trois tâches expérimentales à un échantillon de plus de 100 enfants tout-venant de CE2-CM1. Selon la littérature, à cet âge, les enfants ne sont plus dans le déchiffrage, la lecture s’automatise, sans pour autant être encore experte (Valdois, Passarotto, Coindre & Stauffert, 2000). C’est donc à ce moment de l’apprentissage qu’il est le plus intéressant d’observer si des effets de fréquence subsistent. -Tâche 1 : Dénomination d’images dans deux contextes nominaux : en liaison obligatoire (un/deux + X) et en liaison facultative (petit/gros + X). Cette tâche devrait montrer que les enfants réalisent convenablement les liaisons obligatoires, mais qu’il subsiste de la variation dans le contexte de liaisons facultatives. -Tâche 2 : Lecture de 38 énoncés comprenant chacun un contexte de liaison : 32 énoncés avec liaisons facultatives (différentes de celles utilisées dans la tâche 1), et 6 énoncés avec liaisons obligatoires. -Tâche 3 : Jugement d’acceptabilité avec les mêmes 38 énoncés que dans la tâche de lecture. Ces énoncés sont proposés au jugement de l’enfant sous deux formes : réalisées avec liaison et réalisées sans liaison. Les énoncés des tâches 2 et 3 ont été contrôlés au regard des deux types de fréquences évoqués précédemment. Ce travail permettra de mieux cerner les liens entre modalité orale et modalité écrite, au travers de l’étude de la fréquence.

Domaines

Linguistique
Fichier principal
Vignette du fichier
Dugua_Baclesse_A_PARAITRE.pdf (256.92 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

halshs-01272605 , version 1 (11-02-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01272605 , version 1

Citer

Céline Dugua, Marie Baclesse. Incidence d’effets de fréquence sur l’usage de la liaison en lecture à haute voix et dans des jugements normatifs chez des enfants de CE2-CM1. Christiane Soum-Favaro; Annelise Coquillon; Jean-Pierre Chevrot. La liaison: approches contemporaines, 110, Peter Lang, pp.117-139, 2014, Sciences pour la communication, 978-3-0343-1437-4 pb. ⟨halshs-01272605⟩
246 Consultations
441 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More