Dyslexie et syndrome dys : hypothèse dynamique et temporelle - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2013

Dyslexie et syndrome dys : hypothèse dynamique et temporelle

Marie Pécheux-Grimm
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 945978

Résumé

L'hypothèse dynamique et temporelle des troubles dys propose un modèle développemental pour avancer vers la compréhension du mode d'installation de la dyslexie et des autres troubles des apprentissages. Elle postule l'existence essentielle de périodes critiques, suspecte l'importance d'un manque de stimulations sensorielles et motrices, particulièrement sur la formation et la fonction calleuse, et note l'influence de la dominance hémisphérique. Pour un certain nombre d'enfants possédant un patrimoine génétique au potentiel développemental péjoratif ou ayant été soumis à des conditions périnatales problématiques, les troubles des apprentissages pourraient être un syndrome complexe dû principalement à une insuffisance d'expériences motrices globales indispensables à la mise en place d'une coordination interhémisphérique parfaitement équilibrée, à un moment clef du développement psychomoteur, et qui seraient indispensables au bon développement des fibres homotypiques et hétérotypiques, à la maturation du corps calleux, du système magnocellulaire ou cérébelleux, ou de zones de traitement des informations plus localisées. Le terme dynamique se réfère au fait qu'une chaîne causale d'événements pourrait être nécessaire à la mise en place des troubles dys. Le terme temporel se rapporte à la chronologie chargée de gérer cette chaîne causale d'événements et à ses périodes critiques, qui pourraient être une des caractéristiques fondamentales du syndrome dys développemental. En premier lieu, des facteurs génétiques, hormonaux, toxiques, infectieux ou ischémiques pourraient installer une problématique anatomique et un potentiel développemental péjoratif lors de la période critique anté et périnatale. Ces facteurs pourraient créer : soit des atteintes irréversibles d'une ou de plusieurs zones cérébrales spécifiques susceptibles d'engendrer des troubles dys non développementaux - plus ou moins importants avec ou sans trouble de la coordination -, soit un blocage développemental réversible de ces mêmes zones nécessitant impérativement une maturation secondaire pour devenir fonctionnelles et performantes. Cette maturation secondaire du système nerveux central ne se ferait pas lors de la période critique fondamentale, entre la naissance et l'âge de la marche, à cause de facteurs environnementaux tels que l'immobilisation, l'absence de reptation, l'aide à une marche trop précoce, l'activité limitée ou l'utilisation trop importante de dispositifs de déplacement, qui ne permettraient pas une réalisation suffisante et indispensable de mouvements coordonnés. Ensuite, pendant la période critique secondaire, qui pourrait débuter à l'âge de la marche et couvrir la principale phase de croissance du corps calleux, un manque secondaire de stimulations sensorielles et motrices empêcherait la finalisation et la maturation correcte du corps calleux et des autres structures neurologiques engagées dans les différents apprentissages. En fonction de la dominance cérébrale, certains substrats anatomiques resteraient immatures et induiraient des troubles des apprentissages, légers ou graves, simples ou comorbides, aggravés par un défaut d'accès à l'hémisphère non dominant, défaut lié à la problématique calleuse. Cela pourrait déterminer l'existence de " dys de cerveau droit dominant ", plus en difficulté à l'école, et de " dys de cerveau gauche dominant ", scolairement moins repérables, et expliquer les tableaux divers et souvent contradictoires décrits par la recherche. L'existence de sous-groupes ferait donc intégralement et définitivement partie du phénomène : la diversité des variantes pourrait être une autre caractéristique du syndrome dys. Sans stimulations motrices et sensorielles suffisantes dans les périodes précédant la période postcritique, qui partirait de six ans, âge de la fin de la formation de la plus grande partie du corps calleux, et qui irait jusqu'à la fin de vie, certaines structures cérébrales mises en jeu dans les différents apprentissages, et en particulier le corps calleux, pourraient rester définitivement immatures, induisant un dysfonctionnement d'autant plus important que les facteurs génétiques ou environnementaux sont intervenus au départ. Cette hypothèse plaide pour une prévention et une détection précoce des troubles de la coordination globale avant quatre ans et pour l'apprentissage de mouvements coordonnés avant la fin de la période critique secondaire.
Fichier principal
Vignette du fichier
Article_PECHEUX-GRIMM_Dyslexie_et_syndrome_dys_Hypothese_dynamique_et_temporelle.pdf (945 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

halshs-00867379 , version 1 (14-10-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00867379 , version 1

Citer

Marie Pécheux-Grimm. Dyslexie et syndrome dys : hypothèse dynamique et temporelle. 2013. ⟨halshs-00867379⟩
1317 Consultations
4371 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More