Guillaume d'Ockham. Logique et philosophie - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 1997

Guillaume d'Ockham. Logique et philosophie

Résumé

Ce petit ouvrage a l'ambition d'exposer l'essentiel de l'intérêt proprement philosophique du logicien et théologien Guillaume d'Ockham, en direction des chercheurs non spécialistes de cet auteur, des enseignants et des étudiants. Il est structuré en trois chapitres : signifier, connaître, savoir. Le premier chapitre reprend l'essentiel de la théorie ockhamiste de la signification. Les autres ouvrent des pistes nouvelles. Le deuxième présente la théorie de la formation et de l'usage des concepts, d'abord à partir des idées de jugement et d'assentiment telles qu'elles sont exposées dans le " Prologue " du Commentaire des Sentences (1317-1319), ensuite du point de vue de la formation ou de l'élaboration du concept. La première partie examine donc la théorie du jugement. Toute connaissance certaine suppose un acte d'assentiment (assensus). Mais quel est l'objet de l'assentiment ? Pour Ockham c'est un énoncé complexe (oral ou mental), qui suppose l'appréhension de ses termes. Là surgit toute une série de questions sur le passage de l'appréhension au jugement, mais aussi sur différents types de connaissance, en particulier la connaissance intuitive et la connaissance abstractive. Ici, il faut toutefois se défaire de l'idée que nous nous faisons spontanément de l'intuition et de l'abstraction. Guillaume d'Ockham définit la connaissance intuitive comme celle en vertu de laquelle je peux former un jugement évident sur l'existence ou la non-existence de la chose signifiée par les termes de la proposition qui est appréhendée. Ici prend place le fameux débat sur le sens de la " connaissance intuitive du non-existant ", qui a été interprété comme un argument sceptique (et qui a pu être utilisé en ce sens) mais qui pour Ockham vise surtout à séparer l'acte de connaître et son objet afin d'éviter toute théorie (aristotélicienne) de l'" assimilation ". La seconde perspective étudiée dans ce chapitre examine le processus d'élaboration des concepts, à partir du contact primordial entre un intellect et une chose singulière. Guillaume d'Ockham élabore toute une construction qui fait intervenir connaissance intuitive, connaissance abstractive, mémoire, connaissance précise du singulier et connaissance confuse de ce même singulier lorsqu'il est appréhendé par un concept qui peut convenir à d'autres individus de même espèce. Le troisième chapitre de l'ouvrage étudie comment cette logique et cette théorie de la connaissance sont investies dans les sciences telles que la physique d'une part, la théologie d'autre part. Dans le premier cas, Guillaume d'Ockham esquisse une analyse logique des concepts et des énoncés de la physique, analysant par exemple le " mouvement " comme un terme complexe, ne renvoyant pas à une réalité distincte des choses particulières, mais connotant différentes positions à travers des énoncés complexes, négatifs et positifs. Dans le second cas, il s'agit de savoir comment penser et connaître Dieu, étant donné les principes épistémologiques mis en place. Dans tout cet ouvrage, il s'agit de présenter la pensée ockhamiste comme une véritable " critique de la raison linguistique ", qui conduit à une pratique de la philosophie comme analyse critique du langage, et qui, par ce moyen, enrichit en même temps plusieurs champs de connaissances
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00862025 , version 1 (15-09-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00862025 , version 1

Citer

Joël Biard. Guillaume d'Ockham. Logique et philosophie. Presses universitaires de France, pp.127, 1997, Philosophies. ⟨halshs-00862025⟩
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