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Article Dans Une Revue Lumières Année : 2008

Leibniz et Newton dans Wolff.

Anne-Lise Rey

Résumé

Regarding the late seventeenth century and early eighteenth century, it is common to distinguish very roughly two ways of considering whether or not science is linked to philosophy. The first, inherited from Descartes and Leibniz, though viewed from very different perspectives, acknowledges the need to link science and metaphysics. The second, rooted in a certain interpretation of Newton's thinking reduced to a rough, even sketchy form and resting on the 1687 Principia Mathematica Philosophiae Naturalis, considers that modern science, understood as rational mechanics, should do away with the metaphysical support traditionally afforded to science, while at the same time determining to approach physics solely through physical phenomena and to mathematize motion, these two requirements being considered the two criteria of modern science. Thus, the analytical scientists of the late seventeenth century and early eighteenth century distinguish between archaic metaphysicians and modern Newtonians. However, we formulate the hypothesis that this period saw another way of conceiving the relationship between science and metaphysics that articulates certain physical principles of Newton's and some elements of Leibniz's thinking. These attempts at articulation may seem paradoxical in more ways than one: both at the conceptual level and at the methodological level. Although Wolff is without doubt one of the first to attempt this articulation (and we show here both how the connection is made and what demands specific to a certain definition of science it is intended to satisfy), his approach is not unique for this period; indeed, many scholars apply it (s'Gravesande, Emilie du Chatelet, Boscovich).
A propos de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, il est d'usage de distinguer très schématiquement deux manières de penser la science dans son rapport ou non à la philosophie : l'une, héritière de Descartes et Leibniz, quoique selon des perspectives différentes, reconnaît la nécessité d'articuler science et métaphysique, l'autre, héritière d'une certaine compréhension de la pensée de Newton, réduite à son expression schématique, pour ne pas dire caricaturale, et, s'appuyant sur les Principes mathématiques de la philosophie naturelle de 1687, considère que la science moderne, entendue comme mécanique rationnelle, doit faire disparaître le soutien métaphysique traditionnellement dévolu à la science et conçoit conjointement de ne raisonner en physique qu'à partir des phénomènes et de procéder à la mathématisation du mouvement, ces deux exigences étant considérées comme les deux critères de la modernité en science. On verrait ainsi se dessiner une grille d'analyse des savants de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle distinguant les archaïques métaphysiciens des modernes newtoniens. Or, nous formulons ici l'hypothèse selon laquelle il existe, à cette époque une autre manière de penser le rapport entre science et métaphysique qui procède d'une articulation entre certains principes physiques de Newton et certains éléments de la pensée leibnizienne. Ces tentatives d'articulation peuvent sembler paradoxales à plus d'un titre : au niveau conceptuel, comme au niveau méthodologique. Bien que Wolff soit sans doute l'un des premiers à tenter cette articulation (et on indique à cet égard comment elle se construit et quelles exigences propres à une certaine définition de la science elle est sensée satisfaire), cette démarche n'est pas, dans la période concernée, un cas isolé, mais se retrouve chez bon nombre de savants (s'Gravesande, Emilie du Châtelet, Boscovich...)
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Dates et versions

halshs-00651527 , version 1 (13-12-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00651527 , version 1

Citer

Anne-Lise Rey. Leibniz et Newton dans Wolff.. Lumières, 2008, 12 (N° "La pensée encyclopédique de Ch. Wolff. Autour du Discursus praeliminaris"), pp. 125-137. ⟨halshs-00651527⟩
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