Éléments pour une analyse de la socialisation universitaire : pratiques matérielles et catégories de perception. Le cas des étudiants juristes et philosophes de l'Université Jean Moulin Lyon III
Résumé
Partant des acquis de la sociologie de l'éducation et du constat des inégalités sociales d'accès à l'enseignement supérieur ainsi que des différenciations sociales et de sexe dans le rapport aux études, l'objectif était d'interroger l'idée selon laquelle la poursuite d'études supérieures pendant plusieurs années à l'université et dans des disciplines distinctes (droit et philosophie), pouvait également produire des différences dans les manières d'être et de penser, tant du point de vue des manières d'étudier que des conditions de vie. C'est donc l'hypothèse selon laquelle il était possible d'appréhender sous différents aspects les dimensions de la socialisation universitaire qui a guidé ce travail. D'autre part, le temps des études, situé au cœur de la jeunesse, a été saisi, en tant que phase de transition, non comme déconnecté des autres temps et dimensions de la vie sociale, mais bien dans ses relations avec le temps de l'activité professionnelle, de l'indépendance résidentielle et de la mise en couple. La question de la socialisation universitaire et disciplinaire a été notamment étudiée à partir de l'angle d'approche des objets et des pratiques matérielles ainsi que des perceptions socialement construites qui leur sont associées.