Les industries lithiques préoldowayennes du début du Pléistocène inférieur du site de Dmanissi en Géorgie - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'anthropologie Année : 2005

Les industries lithiques préoldowayennes du début du Pléistocène inférieur du site de Dmanissi en Géorgie

Résumé

The lithic industry discovered at the Dmanissi site, in Georgia is dated to between 1,81 and 1,7 Myrs and is in association with a riche faunal assemblage composed of large Quaternary vertebrates, as well as several hominid fossils attributed to Homo Georgicus, and attests to the human presence on the border of Europe at the beginning of the Lower Pleistocene. The material taken into account in this study was excavated from 1991 to 1999 and comprises 4446 lithic pieces coming from Beds I through VI of the site. The assemblage is very homogenous from the base to the top of the deposits and shows no significative evolutionary tendencies. The lithic material includes a high proportion of whole pebbles (33,8 of the assemblage) coming from two nearby rivers, the Mashavera and the Pinezaouri. They are essentially of fine and coarse grained volcanic tuff, basalt, but also of rhyolite, granite, quartz, as well as other volcanic and metamorphi rocks. Pebbles used for percussion, shaping or debitage were chosen according to their petrographic nature, their morphology and their size. Whole pebbles with percussion marks situated on their extremities or with isolated removals showing convexe edges, are abundant (1,3 % of the assemblage). Other pebbles showing percussion marks on a flat face, were used as anvils. Broken pebbles and pebble fragments are very numerous (30,4 % of the assemblage). Thes often show percussion marks on their corical sufaces. Fractures are generally related to violent percussion as the pebbles were used for striking instruments, or as they were intentionaly broken. Some fractures may habe been caused accidentally during flakin. Pebble tools represent 4,8 % of the lithic assemblage and 10 % of the industry, excluding whole and fractured pebbles; Thes include essentially the primary choppers (pebbles with isolated concave removal negatives) (6 % of the industry and 60, 1 % of the pebble tools.) Although choppers without pointed cutting edges without a point (2,1 % of the industry and 21,2 % of the pebble tools. Chopping-tools are very rare (0,8 % of the industry and 8,7 % of the pebble tools.) Although choppers without pointed cutting edges were made using very few removals (3,3 on average), they usually present a regular cutting edge and seem relatively standardised. Cores are well represented (5 % of the industry, excluding whole and broken pebbles.) They are characterized by a low degree of exploitation and by a frequence of cortical striking platforms. Cored knapped on a single face are most frequent, representing nearly half of the pieces (42,3 %), while bifacial cores are present in smaller proportions (34,2 %) and multifacial cores are rare (6,3 %). Non-modified flakes are very numerous and usually of small size and intentional retouch is absent. On the other hand, the cuttingedges of many the pieces ; broken pebbles, pebble tools, cores and flakes, show irregular micro-retouch and irregular retouch such as isolated notches or with continuous or overlapping configuration, sometimes associated with localised crush marks which appear to have been caused by intensive use and heavy working of the pieces. A total of 31,3 % of the non-modified flakes show irregular retouch on their cutting edges. One of the main characteristics of the Dmanissi industry appears therefore to be the obtaining of flakes, most often of small size, to be used without modification. The technological and typological characteristics of the lithic industry from Dmanissi allow to attribute the assemblage to a « pre-Oldowayen » cultural horizon (Lumley et al., 2004,) characterized by the absence of small retouched tools, wich appears in East Africa from 2,55 Myrs ago. This cultural horizon is present at the border of Europe, at Dmanissi, around 1,81 Myrs ago and in Western Europe, on the shores of the Mediterranean, at Barranco Leon about 1,3 Myrs ago and at Fuente Nueva 3 about 1,2 Myrs ago. The lithic industry from the Damnissi site seems anterior to the Oldowan cultural horizon, characterized by the presence of standardized small retouched tools, which appears in East Africa around 1,8 Myrs ago and emerges in Mediterranean Europe around 800 000 years ago.
L'industrie lithique découverte sur le site de Dmanissi, en Géorgie, datée de 1,81 à 1,7 millions d'années, associée à une faune très riche de grands vertébrés quaternaires et à plusieurs restes d'hominidés fossiles attribués à Homo georgicus, atteste la présence de l'homme aux portes de l'Europe dès le début du Pléistocène inférieur. Le matériel pris en compte dans cette étude, issu des fouilles effectuées de 1991 à 1999, est composé de 4446 pièces lithiques provenant des couches I à VI du site. L'outillage présente une grande homogénéité de la base au sommet des dépôts et aucune tendance évolutive significative de l'industrie n'a pu être mise en évidence. Le matériel lithique comprend une très forte proportion de galets entiers (33,8 d l'ensemble du matériel lithique) provenant des deux rivières proches, la Mashavera et la Pinezaouri, composés essentiellement de tuf volcanique fin et grossier, de basalte, mais aussi de rhyolithe, de granite, de quartz et d'autres roches volcaniques et métamorphiques. Les galets utilisés pour la percussion, le façonnage ou le débitage ont été sélectionnés en fonction de leur nature pétrographique, de leur morphologie et de leurs dimensions. Certains galets entiers présentant à l'une de leurs extrémités des stigmates de percussion et les galets à enlèvement isolé à bord convexe, qui ont servi de percuteur, sont relativement abondants (1,3 de l'ensemble du matériel lithique ». Ils présentent souvent des stigmates de percussion sur leur surface corticale. Leur fracturation est généralement liée à des percussions violentes soit qu'ils aient servi de percuteur, soit qu'ils aient été fendus volontairement, soit qu'ils aient été fracturés accidentellement en plusieurs fragments lors de la taille. Les galets aménagés représentent 4,8 de l'ensemble du matériel lithique et 10 de l'industrie lithique manufacturée sans prendre en compte les galets entiers et les galets fracturés. Ils comprennent essentiellement des choppers primaires (galet à enlèvement isolé concave)( 6 de l'industrie lithique et 8,7 des galets aménagés). Bien que les choppers à tranchant sans pointe aient été aménagés par un très petit nombre d'enlèvement (3,3 en moyenne), ils présentent le plus souvent un tranchant régulier et relativement standardisé. Les nucléus sont bien représentés (5 de l'industrie lithique en excluant les galets entiers et les galets fracturés). Ils se caractérisent par un faible degré d'exploitation des supports et la fréquence élevée de plans de frappe corticaux. Les nucléus débités sur une seule face sont les plus fréquents, représentant près de la moitié d'entre eux (42,3), alors que les nucléus bifaciaux sont en proportion moindre (34,2) et que les nucléus multifaciaux sont rares (6,3). Les éclats bruts de taille, le plus souvent de petites dimensions, sont très nombreux (16 de l'ensemble du matériel lithique et 34 de l'industrie lithique). Les éclats à surface totalement en cortex et ceux à rares enlèvements antérieus sont majoritaires (30, 6 d'entre eux), qu'ils soient à talon nul (éclats de percuteur) (4,1) ou à talon en cortex ou non en cortex (éclats de façonnage de galets aménagés ou éclats d'entame de nucléus) (22,2). Les éclats à résidu localisé de cortex sont également nombreux (24,9)? Pour la totalité des éclats, les négatifs des enlèvements antérieurs sont le plus souvent longitudinaux unipolaires (6) ou rarement longitudinaux bipolaires (3,7). Les petits outils retouchés, de morphologie standardisée, aménagés par de petites retouches intentionnelles, sont absents. En revanche, un grand nombre de pièces, galets fracturés, galets aménagés, nucléus et éclats, présentent sur leur bord tranchant des microretouches irrégulières marginales et des retouches irrégulières, souvent isolées en encoche bien échancrée, ou contigües, parfois chevauchantes, quelquefois associées à des stigmates d'écrasement localisés, qui paraissent avoir été provoquées par une utilisation intensive et appuyée de ces pièces. Un total de 31,3 des éclats bruts de taille montre des retouches irrégulières sur leurs bords tranchants. L'une des principales caractéristiques de l'industrie lithique du site de Dmanissi paraît donc être l'obtention d'éclats, le plus souvent de petite dimension, pour servir à l'état brut. L'ensemble des caractéristiques technologiques et typologiques de l'industrie lithique du site de Dmanissi permet de l'attribuer à l'horizon culturel « Préoldowayen » (Lumley de et al., 2004), caractérisée par l'absence d'un petit outillage retouché, horizon culturel qui apparaît en Afrique de l'Est dès 2,55 Ma, qui est présent aux portes de l'Europe à Dmanissi vers 1,81 Ma, et sur les rivages méridionaux de l'Europe occidentale, à Barranco Léon vers 1,3 Ma et Fuente Nueva 3 vers 1,2 Mr. L'industrie lithique du site de Dmanissi paraît antérieure à l'horizon culturel Oldowayen, caractérisé par la présence d'un petite outillage retouché et standardisé, qui apparaît en Afrique de l'Est dès 1,85 Ma et émerge en Europe méditerranéenne vers 800 000 ans.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00361277 , version 1 (13-02-2009)

Identifiants

Citer

Henry de Lumley, Médéa Nioradzé, Deborah Barsky, Dominique Cauche, Vincenzo Celiberti, et al.. Les industries lithiques préoldowayennes du début du Pléistocène inférieur du site de Dmanissi en Géorgie. L'anthropologie, 2005, 109, pp.1-182. ⟨10.1016/j.anthro.2005.02011⟩. ⟨halshs-00361277⟩
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