Fidélités du lignage et trahisons du sang ? Le règne de Jean le Bon de 1350 à 1356 dans les Grandes Chroniques de France de Charles V - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Publications du Centre européen d'études bourguignonnes Année : 2022

Lineage loyalties and blood treasons ? The reign of John the Good from 1350 to 1356 in Charles V's Grandes Chroniques de France

Fidélités du lignage et trahisons du sang ? Le règne de Jean le Bon de 1350 à 1356 dans les Grandes Chroniques de France de Charles V

Résumé

In all circumstances where the monarch is weakened and in case of successions, the loyalty of the menbers of the lineage, unable to present an alternative, could be opposed to blood treason (J. Duindam). At the Valois’s advent, with the quarrel provoked by the beau cousin of England, Edward III, and the difficulties with Charles II of Navarre, the multiple loyalties were accompanied by a certain fluidity. In the copy of the Grandes chroniques de France made for Charles V (Paris, BnF ms fr 2813) the reign of John II, until the disaster of Poitiers, is a stumbling block in the narrative and the six images devoted to him because of the record of his government and the disagreement between father and son. The loyalty displayed, magnified and reaffirmed, seems inextricably linked to the betrayal, a visual discourse of legitimation that is probably received differently. For the contemporaries of events, the selective reminder of betrayals and their consequences constitutes a warning and an affirmation that there is no other path than that of the reform constructed by the king. For the future Charles VI and subsequent readers, the images skilfully defend a tempered sovereignty, the only one capable of limiting the deleterious ambitions and betrayals of the princes of the blood and of arousing, beyond the lineage, the loyalty to the crown of a whole people.
Dans toutes les circonstances où le monarque est affaibli et en cas de successions, à la trahison du sang pourrait s’opposer la fidélité des membres de la lignée dans l’incapacité de présenter une alternative (J.Duindam). À l’avènement des Valois, avec la querelle suscitée par le beau cousin d’Angleterre Édouard III puis les difficultés avec Charles II de Navarre, les fidélités multiples s’accompagnent d’une fluidité certaine. Le récit du règne de Jean II, jusqu’au désastre de Poitiers et les six images qui lui sont consacrés dans l’exemplaire réalisé pour Charles V (Paris, BnF, ms. fr 2813) des Grandes chroniques de France constitue une pierre d‘achoppement en raison du bilan de son gouvernement et de la mésentente entre le père et le fils. La fidélité affichée, magnifiée et réaffirmée, y paraît inextricablement liée à la trahison, discours visuel de légitimation sans doute reçu diversement. Pour les contemporains des événements le rappel sélectif des trahisons et leurs conséquences est un avertissement et l’affirmation qu’il n’y a pas d’autre voie que celle réformatrice construite par le roi. Pour le futur Charles VI et les lecteurs à venir, les images défendent avec habileté une souveraineté tempérée, seule à même de limiter les ambitions délétères et les trahisons des princes du sang et de susciter, au-delà de la lignée, la fidélité à la couronne de tout un peuple.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03925236 , version 1 (05-01-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03925236 , version 1

Citer

Christiane Raynaud. Fidélités du lignage et trahisons du sang ? Le règne de Jean le Bon de 1350 à 1356 dans les Grandes Chroniques de France de Charles V. Publications du Centre européen d'études bourguignonnes, 2022, Loyauté et trahison dans les pays bourguignons et voisins (XIVe-XVe siècles) sous la direction d'Alain Marchandasse et Gilles Docquier, Lausanne 2022 (n° 62), pp.203-222. ⟨hal-03925236⟩
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