Collecter et autopsier : quelle utilité contemporaine pour une collection d'anatomie pathologique ?
Collecter et autopsier : quelle utilité contemporaine pour une collection d'anatomie pathologique ?
Résumé
pathologique qu’il abritait ont alors été déplacées dans les sous-sols du campus de la faculté des sciences de Sorbonne-Université, tandis que les archives de la société anatomique de Paris, qui contiennent les procès-verbaux des séances de présentation des spécimens anatomiques, demeuraient dans les collections de la Bibliothèque interuniversitaire de santé, toujours rue de l’École de médecine, au sein de l’Université de Paris (anciennement Paris-Descartes).
La conservation et l’exposition de spécimens anatomiques vieux de plus de deux siècles (les premiers spécimens de la collection remontent au milieu du XVIIIe siècle) suscitent un certain nombre de questions et de problèmes à la fois éthiques et juridiques : on peut se demander à qui appartiennent ces restes collectés et prélevés sur des corps de malades auxquels aucun consentement n’a été demandé (Hannan 2012). On peut aussi s’interroger sur les motifs ayant conduit des médecins à collectionner non seulement des spécimens anatomiques reflétant la diversité des maladies les plus courantes au XIXe siècle mais aussi des anomalies de la nature ou des formes monstrueuses de vie (fœtus à deux têtes, cyclopes, phocomèles). Enfin on peut s’interroger sur ce qui justifie de restreindre aujourd’hui le droit d’accès à ces collections et réfléchir aux manières de les valoriser au sein d’une université. Cela implique d’engager une réflexion autour du statut patrimonial des spécimens conservés mais aussi de questionner leurs usages contemporains possibles…
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)