Who has the right to study gender and how ? Reflections on the situated point of view and the categorization of sex based on a mixed method study of trans people
Qui a le droit d’étudier le genre et comment ? Réflexions sur le point de vue situé et la catégorisation du sexe à partir d’une enquête par méthodes mixtes sur les trans’
Résumé
Trans people are often reticent when it comes to research. Looking back over a mixed method study, this article analyses the causes of this phenomenon. There are two main reasons for trans people’s distrust. The first relates to expert opinion and more specifically the point of view of professional experts, insofar as trans people have often already been objectified by non-trans medical and legal experts. The second concerns the categorization of sex. Some people do not recognize themselves in the man/woman binary applied by professional experts. However, the trans population is heterogeneous: criticism and refusal to participate were more common with certain social profiles than others, varying according to sex assigned at birth, age, generation, and level of education. By paying attention to this plurality, this article provides avenues for allowing researchers to navigate the trans field and also contributes to reflections on the situated point of view and the categorization of sex in the social sciences.
Les trans’ se montrent souvent réfractaires vis-à-vis des recherches. Revenant sur une enquête par méthodes mixtes, cet article se penche sur les ressorts de ce phénomène. La méfiance des trans’ repose sur deux principales raisons. La première touche à l’expertise et plus précisément au point de vue des expert.e.s professionnel.le.s, les personnes concernées ayant, pour beaucoup, déjà été objectivées par des expert.e.s médicaux.ales et juridiques non-trans’. La seconde concerne la catégorisation du sexe. Certain.e.s ne se reconnaissent pas dans le classement binaire homme/femme opéré par les expert.e.s professionnel.le.s. Cependant, la population trans’ est hétérogène : variable selon le sexe assigné à la naissance, l’âge, la génération et le niveau d’éducation, les critiques et refus de participation proviennent de certains profils sociaux plus que d’autres. Attentif à cette pluralité, cet article donne des pistes pour permettre aux chercheurs.euses de naviguer en terrain trans’, tout en contribuant aux réflexions sur le point de vue situé et sur la catégorisation du sexe en sciences sociales.