Les réseaux d’entraide en temps de pandémie dans les écoles marseillaises comme lieux de lutte pour la survie et pour la place dans la ville des quartiers populaires - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2022

Les réseaux d’entraide en temps de pandémie dans les écoles marseillaises comme lieux de lutte pour la survie et pour la place dans la ville des quartiers populaires

Résumé

During the March 2020 lockdown, established in France and its oversea territories, to limit the coronavirus pandemic, grassroots collectives and online fundraisers have been created in several schools of disadvantaged districts to Marseille, city of the south of France, to respond to the social emergency that impacted a lot of families. If these organizations remained marginalized in the local school network, they raised money, collected other donations and then, they redistributed those funds according to the established criteria. I led an ethnographic study based on interviews and testimonies of participants or beneficiaries of collectives which are established in the 3e and 14e districts of Marseille, two areas with high poverty and unemployment rates. I tried to understand how, in a time of crisis, teachers and parents have transformed traditional interactions aimed at creating territorial supply networks in response to the lack of institutional solutions. They became local actors, able to define and take action in a defined area, to organize food distribution on a large-scale and have impact on public action. Thus, from schools and through actions of these collectives, matters of social inequality, abandonment of unaffiliated districts and the right to the city of their residents, have become central during the March 2020 lockdown.
Lors du confinement de mars 2020 établi en France et dans les DROM-COM afin de limiter la pandémie de COVID-19, des enseignants et des parents d’élèves ont créé des cagnottes numériques et des collectifs dans des écoles de quartiers dits « populaires » de Marseille, ville du sud de la France, en vue de répondre à l’urgence sociale qui touchait de nombreuses familles. Si ces organisations sont restées marginales dans le paysage scolaire local, elles ont su récolter des fonds et des donations, puis, elles les ont redistribués selon les critères qu’elles avaient choisis en amont. S’appuyant sur une enquête ethnographique basée principalement sur des entretiens et des témoignages de participants ou de bénéficiaires de collectifs implantés dans le 3e et le 14e arrondissements de Marseille, deux zones urbaines aux forts taux de pauvreté et de chômage, ce chapitre vise à comprendre comment, en temps de crise, des enseignants et des parents d’élèves ont transformé leurs interactions coutumières en vue de créer des réseaux d’approvisionnement territorialisés, et ont ainsi pallié l’absence de réponses institutionnelles. Ils se sont alors imposés comme des acteurs locaux, capables de définir et d’agir sur un espace donné, d’organiser des distributions de nourriture à grande échelle et d’influer sur l’action publique. Ainsi, depuis les écoles et à travers l’action de ces collectifs, les questions d’inégalité sociale, d’abandon des quartiers désaffiliés et du droit à la ville de leurs habitants sont devenues centrales dans le débat public lors du confinement de mars 2020.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03817801 , version 1 (17-10-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03817801 , version 1

Citer

Thomas Vaïsse. Les réseaux d’entraide en temps de pandémie dans les écoles marseillaises comme lieux de lutte pour la survie et pour la place dans la ville des quartiers populaires. L'éducation aux marges en temps de pandémie. Précarité, inégalité et fractures numériques. dir. Pierre-Olivier Weiss, Maurizio Ali, Presses Universitaires des Antilles, pp.86-101, 2022, 9791095177357. ⟨hal-03817801⟩
45 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More