Agriculture urbaine, entre nature, gestion et biodiversité. Exemple des vergers et des pâturages dans le Grand Poitiers, France.
Résumé
Les milieux urbains, d’abord pensés comme hostiles à la biodiversité, sont désormais reconnus comme support de nouvelles dynamiques écologiques (McKinney, 2008). En ville, on retrouve essentiellement des espèces cosmopolites, ordinaires et pourtant aujourd’hui menacées (Selmi, 2014).
Si l’état de la biodiversité dans les socio-écosystèmes urbains fait de plus en plus l’objet d’études, ces dernières ne concernent que très peu les espaces agricoles urbains (EAU) tels que les vergers et les pâturages (Beniston et al, 2012). En tant que composantes des Trames Vertes et Bleues, connaitre leurs capacités d’accueil de la biodiversité et comprendre les dynamiques spatiales et sociales qui les créent et les maintiennent seraient pourtant déterminant pour leur intégration dans des programmes de transition écologique.
Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une thèse qui a pour but d’identifier les interactions entre les pratiques des acteurs impliqués dans la gestion des EAU (élus, techniciens, agriculteurs…), les relations à la nature de ces acteurs (Bédard, 2016) et la biodiversité végétale et animale (carabes) mesurée sur la parcelle. Cette approche interdisciplinaire et holistique (Cohen et al, 2015) reste encore rare et sera appliquée aux terrains identifiés sur le territoire de Grand Poitiers Communauté Urbaine.
Dans cette communication, nous reviendrons sur la définition que donne la géographie sociale de l’agriculture urbaine et sur les apports de l’écologie du paysage dans la sélection des terrains d’étude. Les échelles sélectionnées, qui sont celles du local et du paysage, seront questionnées sur leur interrelation. L’accent sera mis ensuite sur l’articulation entre géographie et écologie par le choix de méthodes d’analyses permettant d’évaluer l’impact des facteurs culturels, paysagers et écologiques sur la biodiversité domestique et sauvage.