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Communication Dans Un Congrès Année : 2019

"Propositions pour une étude des causes du décrochage d'un groupe d'étudiant.e.s de première année de licence de lettres modernes"

Résumé

The study is based on the results of session 1 of the first year of the bachelor's degree in Modern Letters at the University of Cergy-Pontoise in June 2018, which revealed a large number of failing students. Indeed, out of 119 students enrolled in Licence 1 (now L1), 64 are failing, i.e. more than half of the class. The number of failing students has increased in the space of ten years. In January 2008, out of around 100 students enrolled in the first year of Modern Letters, only 13 had not re-enrolled in the second semester of the L1. The alleged causes at that time pointed to a lack of interest in literary studies and a desire to reorient themselves quickly, a desire to find a structure with more restrictive pedagogical supervision of the type offered by the BTS, and serious financial problems leading the students concerned to take up full-time employment and to suspend their studies for these reasons, if not more (Bertucci, 2008). The reasons given by the students are similar to those evoked by the scientific literature on the subject (Beaupère, Boudesseul, 2009 ; Garcia, 2010 ; Jaoul, Grammare, Nakhili, 2010 ; Demuynck, 2011 ; Morlaix, Suchaut, 2012 ; Sarfati, 2013 ; Maunay, 2013 ; Berthet, Simon, 2014), especially when it comes specifically to the Arts, Letters, Languages and Humanities streams (David, Melnik-Olive, 2014). We will hypothesize that ten years later, the situation is not quite the same in the structure we are dealing with, and that other factors must be mentioned, i the notion of a discipline with a small student body, ii the difficulties of appropriation of the academic language by students, which would generate a possible linguistic insecurity among students, which could be amplified by literary studies, in which the weight of the norm is perhaps stronger than in other disciplinary fields. This observation, which is worrying to say the least, raises the question as to why the students in question have given up on completing their first year of their bachelor's degree in Modern Letters. It will be hypothesized that these results must be analyzed by crossing plural perspectives, whose impact on student disaffection will be studied on the assumption that it is a complex and multifactorial process. A review of the scientific literature on the subject shows that it is "quite heterogeneous" (David, Melnik-Olive, 2014: 81). Dropping out of university" is not necessarily the same as giving up higher education (Ibid. 82). It is not necessarily a "dropping out" (Beaupère, Chalumeau, Gury, Hugrée, 2007: 16- 17). Dropouts can be "identified and helped" (Ibid.). It is therefore "a reversible process" (Beaupère, Chalumeau, Gury, Hugrée, 2007: 16-17; David, Melnik-Olive, 2014: 84). It is not necessarily an "admission of powerlessness" (Rayou, 2000: 1) but an "attempt [by the student] to act on [his or her] situation" (Ibid.). In this respect, the dropout observed at university differs from the forms it takes in high school, the school context in which the notion was forged (Sarfati, 2013: 8). Nor is it necessarily synonymous with dropping out of school (Ibid.: 9). The article compares the 2008 results with the initial findings of a questionnaire survey conducted by Amel Guezi as part of his doctoral dissertation on the reasons that led failing students in 2018 to drop out of their first year.
L’étude prend appui sur le constat des résultats de la session 1 de la première année de licence de Lettres Modernes de l’université de Cergy-Pontoise en juin 2018, lesquels mettent en évidence un grand nombre d’étudiants défaillants. En effet, sur 119 étudiants inscrits en Licence 1 (désormais L1), 64 sont défaillants, soit plus de la moitié de la promotion. Le nombre d’étudiants défaillants s’est accru en l’espace de dix ans. En janvier 2008, sur une centaine environ d’étudiants inscrits en première année de Lettres Modernes, seuls 13 d’entre eux ne s’étaient pas réinscrits au deuxième semestre de la L1. Les causes alléguées à ce moment-là pointaient chez les étudiants interrogés i un manque d’intérêt pour les études littéraires et un désir de se réorienter rapidement, ii le souhait de trouver une structure dotée d’un encadrement pédagogique plus contraignant du type de celui offert par les BTS ; iii des problèmes financiers lourds conduisant les étudiants concernés à occuper un emploi à temps plein et à suspendre sinon plus leurs études pour ces raisons (Bertucci, 2008). Les motifs donnés par les étudiants rejoignent ceux qui sont évoqués par la littérature scientifique qui aborde ce sujet (Beaupère, Boudesseul, 2009 ; Garcia, 2010 ; Jaoul, Grammare, Nakhili, 2010 ; Demuynck, 2011 ; Morlaix, Suchaut, 2012 ; Sarfati, 2013 ; Maunay, 2013 ; Berthet, Simon, 2014), notamment lorsqu’il est question spécifiquement des filières Arts, Lettres, Langues, Sciences Humaines (David, Melnik-Olive, 2014). On fera l’hypothèse que dix ans après, la situation n’est plus tout à fait la même dans la structure qui nous occupe et qu’il faille évoquer d’autres facteurs, i la notion de discipline à faible effectif, ii les difficultés d’appropriation de la langue académique par les étudiants, qui génèreraient une possible insécurité linguistique chez ces derniers, laquelle pourrait être amplifiée par les études littéraires, dans lesquelles le poids de la norme est peut-être plus fort que dans d’autres champs disciplinaires. Ce constat pour le moins préoccupant invite à s’interroger sur les causes de ce renoncement des étudiants concernés à finaliser leur première année de licence de Lettres Modernes. On fera l’hypothèse que ces résultats doivent être analysés en croisant des perspectives plurielles, dont on étudiera l’impact sur la désaffection des étudiants en s’appuyant sur l’hypothèse qu’il s’agit d’un processus complexe et multifactoriel. Un examen de la littérature scientifique consacrée au sujet montre qu’il s’agit d’une réalité « assez hétérogène » (David, Melnik-Olive, 2014 : 81). Le « décrochage de l’université » ne se confond pas nécessairement avec un renoncement à faire des études supérieures (Ibid. 82). Il n’est pas forcément un « abandon » (Beaupère, Chalumeau, Gury, Hugrée, 2007 : 16-17). Les décrocheurs peuvent être «repérés et aidés» (Ibid.). Il constitue donc «un processus réversible » (Beaupère, Chalumeau, Gury, Hugrée, 2007 : 16-17 ; David, Melnik-Olive, 2014 : 84). Il n’est pas nécessairement un « aveu d’impuissance » (Rayou, 2000 : 1) mais une « tentative [de l’étudiant-e] d’agir sur [sa] situation (Ibid.). En cela, le décrochage observable à l’université se distingue des formes qu’il emprunte dans le secondaire, contexte scolaire dans lequel la notion a été forgée (Sarfati, 2013 : 8). Il n’est pas non plus nécessairement synonyme d’une déscolarisation (Ibid. : 9). L'article compare les résultats de 2008 et les premières conclusions d’une enquête par questionnaire menée par Amel Guezi dans le cadre de sa thèse de doctorat sur les raisons qui ont amené les étudiants défaillants en 2018 à renoncer à poursuivre leur première année.
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Citer

Marie-Madeleine Bertucci, Amel Guezi. "Propositions pour une étude des causes du décrochage d'un groupe d'étudiant.e.s de première année de licence de lettres modernes". Didactique des langues et plurilinguisme(s). 30 ans de recherche, Laboratoire LIDILEM, université Grenoble Alpes et Association des chercheurs et enseignants didacticiens des langues étrangères (Acedle), Nov 2019, Grenoble, France. ⟨hal-03704370⟩
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