Forêt Unesco : forêt d’exception ? Analyse à travers l’exemple du Domaine national de Chambord - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Forêt Unesco : forêt d’exception ? Analyse à travers l’exemple du Domaine national de Chambord

Résumé

Chambord est par excellence un lieu chargé d’histoire. Le Domaine national de Chambord (DNC), ÉPIC (établissement public national à caractère industriel et commercial) créé en 2005, joue d’ailleurs très largement de cette image dans sa communication, avec l’objectif d’attirer un nombre toujours plus grand de touristes : le patrimoine attire et devient une ressource, concourant au développement des territoires (Vernières, 2015). En évoquant Chambord, on pense d’abord à son château, datant de la Renaissance. Mais Chambord est aussi le plus vaste parc forestier clos d’Europe (5 400 ha), dont la création est tout autant ancienne. En 1981, c’est ainsi l’ensemble du domaine qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unseco. La forêt de Chambord est alors élevée au rang de « patrimoine d’exception », au même titre que le château. L’inscription en 1977, du parc forestier et de son mur d’enceinte, sur la liste des Monuments historiques le confirme. Cela fait-il de la forêt de Chambord une forêt d’exception ? Notre communication se divisera en trois parties. Nous verrons, dans un 1er temps, qu’une partie de la forêt de Chambord est issue de plantations réalisées au XIXe siècle (Robert et Servain, 1975), ce qui peut questionner la reconnaissance patrimoniale de cette forêt. Qui plus est, cette dernière a été particulièrement malmenée au cours de l’histoire, ce que nous analyserons dans une 2e partie ; et pour cause, le DNC est d’emblée créé pour être un domaine de chasse : la forêt est subordonnée à cette activité de loisirs (Robert et Servain, 2019), au grand regret de son premier garde forestier, J. Thoreau (Thoreau, 1975). Ayant été reconnue comme réserve nationale de chasse en 1947, elle a par la suite continué d’abriter une faune sauvage importante, mais de plus grands efforts ont été accomplis pour atteindre un équilibre sylvo-cynégétique (plan de chasse dès 1957 : Fol, 1961). La dynamique était ainsi enclenchée ; l’inscription sur la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco n’en est pas à l’origine : elle ne fait que « formalise[r] [une] reconnaissance internationale » (DNC, 2014). Sur le plan forestier, la priorité reste toutefois la faune et, à ce titre, la forêt de Chambord n’a rien d’exceptionnel en termes de production de bois. Certes, « le classement de 1997 confirme la nature particulière de la forêt [mais] comme objet de patrimoine » (ibid.) ; autrement dit, la forêt est reconnue comme élément culturel mais pas comme écosystème, lieu de biodiversité : cette reconnaissance n’interviendra qu’en 2006 et 2007, lorsque le DNC devient site Natura 2000 (3e partie). Une nouvelle dynamique s’enclenche alors, en faveur de la préservation de la biodiversité, portée par de nouvelles préoccupations sociétales. Il s’agit ainsi d’une dynamique plus globale, qui dépasse le strict cadre de Chambord, transformant le processus même de patrimonialisation dans le domaine forestier : « dans le contexte de développement durable[,] […] la prise en compte de la dimension écologique de la forêt devient incontournable » (Cazals et al., 2013).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03607212 , version 1 (13-03-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03607212 , version 1

Citer

Amélie Robert, Sylvie Servain. Forêt Unesco : forêt d’exception ? Analyse à travers l’exemple du Domaine national de Chambord. Journée d’étude du Groupe d’Histoire des Forêts françaises (GHFF) : Labels et patrimoines forestiers, Groupe d’Histoire des Forêts françaises (GHFF), Jan 2022, Charenton-le-Pont, France. ⟨hal-03607212⟩
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