PRÉSERVER SON IMAGE. L'ORDRE DE MALTE AU DÉBUT DE L'ÉPOQUE MODERNE
Résumé
Comment faire coïncider une ancienne image glorieuse avec un contexte méditerranéen qui, au début de l'époque moderne, ne lui est plus du tout favorable ? Tel est le dilemme auquel se trouve confronté l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem aux XVI e et XVII e siècles. Car la première moitié du XVI e siècle a sérieusement entaché la réputation des moines soldats hospitaliers: après leur éviction du Levant en 1522, quand ils perdent Rhodes, après la razzia de Gozo et la perte du préside de Tripoli en 1551, ils se trouvent en situation d'échec militaire et d'éloignement physique à la fois des Lieux Saints et des terres musulmanes. En effet, quoi de plus éloigné de Jérusalem que Malte, en marge de l'Europe et sans aucune envergure? Comment perpétuer la croisade depuis une île acceptée à contrecoeur? Comment poursuivre l'oeuvre hospitalière dans cette Malte à l'écart des circuits maritimes qui conduisent au Levant, et donc au Saint Sépulcre? Tout au long des XVI e et XVII e siècles, l'Hôpital va donc travailler consciemment à un re-façonnement de son image, afin de constituer de nouveau, aux yeux des puissances chrétiennes, la référence essentielle, transfigurée, soigneusement réinventée, de la noblesse, de la religion et de l'hospitalité. Un effort remarquable de modernisation des trois natures des Hospitaliers se manifeste au début de l'époque moderne, d'une part grâce à la redynamisation de leur image guerrière, au moyen d'une croisade à la fois traditionnelle et renouvelée, ensuite par un retour à un catholicisme purifié, tel qu'il se développe au temps de la Réforme catholique, et enfin par la définition d'une hospitalité nouvelle, indissociable des progrès médicaux et de la prévention sanitaire moderne.
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2012 - Préserver son image, dans Isabel Cristina Ferreira Fernandes (dir.), As Ordens Militares. Freires, Guerreiros, Cavaleiros, GeSos, Palmela.pdf (149.77 Ko)
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