Village du premier âge du Fer et zones funéraires romaines : Lattes, la Cougourlude et Mas de Causses 2 : Languedoc-Roussillon, Hérault. Rapport de fouille. Nîmes : Inrap MED, 2014, - 8 vol. (584 p., 342 p.) : ill. en coul., cartes, plans, couv. ill. ; 30 cm
Résumé
Le site de la Cougourlude / Mas de Causse, à Lattes, se développe sur les deux rives d’un ancien cours d’eau, à quelques centaines de mètres de son embouchure dans la lagune, à un point de franchissement par une voie de long parcours. Des vestiges dispersés de la fin de l’âge du Bronze et du début du premier âge du Fer témoignent d’occupations de faible teneur.
L’habitat se fixe durablement à partir du début du VIe s. av. n. è. et connait un essor spectaculaire durant la seconde moitié du même siècle. Par son étendue, estimée à environ 17 hectares, ce village protohistorique est sans équivalent dans la région. La fouille, menée sur trois hectares, a révélé près de 2000 structures en creux : fosses, bâtiments sur poteaux, foyers, silos, fossés… Dans son organisation et dans la forme de ses aménagements, l’habitat conserve ses caractères traditionnels, pourtant, la forte proportion
de mobilier d’importation au sein des dépotoirs traduit une participation active aux réseaux commerciaux. Une implantation privilégiée, au carrefour des voies fluvio-maritime et terrestre, constitue certainement le catalyseur de cette réussite. La Cougourlude constitue, dès le deuxième tiers du VIe s., un point de débarquement des marchandises méditerranéennes, principalement grecques et étrusques, une place d’échange et de consommation. Le site préfigure ainsi le rôle du port de Lattara, fondé vers 500 av. n. è. Les deux agglomérations, fort différentes d’aspects, distantes de moins de 1 km, coexistent durant quelques décennies avant l’abandon de la Cougourlude, effectif vers 475 av. n. è. suivi de celui du secteur de Mas de Causse, vers 450.
Le site connaitra de nouveaux aménagements à la période romaine, relevant pour l’essentiel du domaine funéraire. Un mausolée particulièrement luxueux est édifié à la fin du Ier s. av. n. è. La tour, richement décorée, devait s’élever sur une vingtaine de mètres de haut. Le monument a été démantelé dès la période romaine, et ses pierres utilisées dans d’autres constructions. Le lieu conserve néanmoins sa vocation funéraire, puisqu’à la fin du IIIe s. – début du IVe s. un petit cimetière y est installé. Les tombes montrent des architectures variées. Les défunts (infantiles et adultes) accompagnés d’offrandes, sont inhumés en coffre de bois, de pierre, sous bâtière ou en amphore. Enfin dans une dernière phase d’aménagement, un long bâtiment est érigé en bordure du chemin empruntant l’ancien fossé de l’âge du Fer.