Impact d’associations variétales de blé sur le développement de la septoriose et la dynamique de contournement d’un gène de résistance majeur
Résumé
La diversité génétique des blés cultivés et le déploiement des résistances variétales a un impact sur la façon dont les populations d’agents pathogènes s’adaptent. À l’échelle de la parcelle, la capacité des associations variétales à réduire la progression de la septoriose du blé au cours d’une saison culturale a déjà été établie. L’impact de telles associations sur la durabilité des gènes de résistance utilisés mérite toutefois d’être mieux connu. Pour cela, nous avons étudié dans un essai en micro-parcelles l’effet d’une association entre une variété porteuse du gène de résistance Stb16q (en cours de contournement) et une variété plus sensible non porteuse de Stb16q (proportions 25%, 50% et 75%). Nous avons suivi le développement de la maladie et l’évolution de la fréquence d’individus virulents vis-à-vis de Stb16q, comparativement à celle de chacune des cultures pures. Environ 1600 isolats, collectés dans chaque micro-parcelle sur chaque variété en début et en fin d’épidémie, ont été phénotypés en serre sur plantules de blé. Dans les associations, une réduction significative de la sévérité de la maladie a été constatée à la fois sur les variétés sensibles (de 15 à 30%) et sur les variétés porteuses de Stb16q (de 25% à 70%) par rapport aux cultures pures. En début d’épidémie, la fréquence d’individus virulents a été estimée à 13% (sur la variété sensible en culture pure) confirmant que le contournement de Stb16q était en cours. En fin d’épidémie, la fréquence d’individus virulents collectés sur la variété sensible en association a significativement augmenté (19, 51 et 79%) avec la hausse de la proportion de la variété porteuse de Stb16q (25%, 50% et 75%). Les associations variétales ont réduit la sévérité de la maladie et un effet protecteur réciproque de chaque variété sur l’autre a été mis en évidence. D’autre part, les associations ont conduit à une modification de la fréquence d’individus virulents. Ces résultats montrent que les associations peuvent, en fonction de la proportion de chaque variété et probablement du stade de contournement, modifier la dynamique de contournement d’une résistance en modulant la sélection d’individus virulents.