Des graffitis pour mémoire
Résumé
Archive sensible, fugace et fragile, le graffiti carcéral n’a que très rarement fait l’objet de préservation, uniquement lorsque l’inscription pouvait être circonscrite à l’extraordinaire, au pittoresque, et lorsqu’on pouvait l’attribuer à un détenu « de marque ». Au moment de la Libération, une campagne de relevé a été effectuée dans les prisons de France afin d’obtenir des preuves de détention pour les Résistants. Les jeunes colons, les petits délinquants, les détenus de peu n’ont pas bénéficié de cette attention et ce n’est que depuis quelques années que l’on a saisi l’intérêt historique et patrimonial de ces inscriptions. La maison d’arrêt de Guingamp n’a pas fait l’objet, à notre connaissance, d’un relevé systématique de ses graffitis mais nous avons pu, en novembre 2016, grâce à l’aimable autorisation des services de la ville, réaliser quelques clichés dans la chapelle et les cellules du rez-de-chaussée. Pour aller plus loin, il faudrait maintenant les déchiffrer et les mettre en rapport avec d’autres sources. Bien qu’il s’agisse d’un ensemble lacunaire, ces quelques photos témoignent d’une présence aujourd’hui disparue. Ces clichés réalisés dans l’urgence n’avaient d’autre visée que de conserver une évocation de la détention. Pour mémoire.