Quand le forestier endosse les habits du saint… la gestion des frontières communautaires dans le Haut Atlas et l’arganeraie (Maroc) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2021

WHEN FORSTERS TAKE ON THE ROLE OF THE SAINT… MANAGEMENT OF COMMUNITY BORDERS IN THE UPPER ATLAS AND THE ARGAN FORESTS (MOROCCO)

Quand le forestier endosse les habits du saint… la gestion des frontières communautaires dans le Haut Atlas et l’arganeraie (Maroc)

Laurent Auclair
  • Fonction : Auteur
Romain Simenel

Résumé

Relations between foresters and farms in the Moroccan mountains are mainly analysed in terms of opposition: between a regulatory and administrative approach, on the one hand, and strategies of resistance from farmers and communities on the other. This antagonistic reading has proven to be unsatisfactory to capture the complexity of the forestry issues and to analyse the diversity of interaction between foresters and farmers. For instance, bordering areas located at the frontiers between the territories of rural communities which are the subject matter of conflict in usage between the groups and suffer major degradation of their resources are taken over by the forestry administration. It is in those areas that it implements most of its reforestation protected by deferred grazing which is interpreted by the villagers with reference to the customary register (forester’s agdal). The purpose of this article is show that in these situations, the forester takes on the role of the “saint” – a figure endowed with divine Baraka who traditionally is involved in arbitrating conflicts in tribal settings – so as to pacify the territory. Far from being negligible, the social and ecological implications of the bordering areas deserve special attention from State departments
Dans la montagne marocaine, les relations entre forestiers et paysans sont principalement analysées en termes d’opposition : entre une approche réglementaire et administrative d’une part, des stratégies paysannes et communautaires de résistance, d’autre part. Cette lecture bipolaire s’avère insuffisante pour appréhender la question forestière dans sa complexité et analyser la diversité des interactions entre forestiers et paysans. Ainsi, les espaces frontières, localisés aux confins des territoires des communautés rurales, objet de conflits d’usage entre les groupes et d’une dégradation des ressources importantes, sont investis par l’administration forestière. C’est dans ces espaces qu’elle y installe préférentiellement des reboisements protégés par des mises en défens pastorales, lesquelles sont interprétées par les villageois en référence au registre coutumier (agdal du forestier). Le but de cet article est de montrer que dans ces situations, le forestier est amené à endosser les habits du « saint» — personnage doté de la baraka divine intervenant traditionnellement dans l’arbitrage des conflits en milieu tribal — pour faire oeuvre de pacification du territoire. Loin d’être anecdotiques, les enjeux sociaux et écologiques des espaces frontières mériteraient une attention toute particulière de la part des services de l’État
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Dates et versions

hal-03447404 , version 1 (24-11-2021)

Identifiants

Citer

Laurent Auclair, Romain Simenel. Quand le forestier endosse les habits du saint… la gestion des frontières communautaires dans le Haut Atlas et l’arganeraie (Maroc). 2021. ⟨hal-03447404⟩
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