Droit constitutionnel, environnement et peuples autochtones en Amérique latine - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue française de droit constitutionnel Année : 2020

Constitutional law, environment and indigenous peoples in Latin America

Derecho constitucional, medio ambiente y pueblos indígenas en América Latina

Droit constitutionnel, environnement et peuples autochtones en Amérique latine

Résumé

The issue of environmental protection is at the crossroads of the needs and demands of indigenous peoples. However, despite the growing recognition of the specificities of these communities, it is possible to question the reality of the implementation of the protection from which they can benefit, particularly in the context of their association with sustainable development. The recognition of these indigenous peoples, which is generally given in the constitutional text, implies the protection of their ancestral rights, which correspond to their way of life, their traditions, which are at the heart of their particular culture. However, the importance of this constitutional recognition should be put into perspective, as the modalities and intensity vary considerably from one State to another. Recognition of the existence of these communities does not necessarily imply the consecration of specific rights, including in their relationship with the environment. The commitment of Latin American states to indigenous peoples varies greatly. These differences are particularly apparent in the constitutional texts, which may be very detailed in terms of the rights recognised to these communities or may be limited to a simple mention of their existence or of the multicultural and multi-ethnic nature of the State. Despite the clear progress in the constitutional protection of the environmental rights of indigenous peoples in Latin America, the study of the latter leaves a mixed impression. While notable efforts have been made, both in constitutional texts and in their interpretation, the actual effectiveness of these rights is more relative. Thus, in the particular context in which it is deployed, the right to prior consultation should not only be an instrument of participation but also a means of effectively exercising the autonomy of indigenous peoples, allowing for the articulation between their way of life and the imperatives of the state based on the market economy. A similar observation can be made about the right to land, which has not been given the protection it deserves. The right to land and its corollary, the right to prior consultation, are problematic issues for several Latin American countries, such as Bolivia, Colombia, Ecuador and Peru. The leaders of these countries are confronted with a conflict between the desire to guarantee the rights of indigenous peoples and the desire to develop their economies, in particular through the exploitation of their rich subsoil, and it is the constitutional courts that are responsible for arbitrating these divergent interests.
La cuestión de la protección del medio ambiente se encuentra en la encrucijada de las necesidades y demandas de los pueblos indígenas. Sin embargo, a pesar del creciente reconocimiento de las especificidades de estas comunidades, es posible cuestionar la realidad de la aplicación de la protección de la que pueden beneficiarse, especialmente en el contexto de su asociación con el desarrollo sostenible. El reconocimiento de estos pueblos indígenas, que generalmente se da en el texto constitucional, implica la protección de sus derechos ancestrales, que corresponden a su forma de vida, a sus tradiciones, que están en el corazón de su cultura particular. Sin embargo, hay que relativizar la importancia de este reconocimiento constitucional, ya que las modalidades y la intensidad varían considerablemente de un Estado a otro. El reconocimiento de la existencia de estas comunidades no implica necesariamente la consagración de derechos específicos, incluso en su relación con el medio ambiente. El compromiso de los Estados latinoamericanos con los pueblos indígenas es muy variado. Estas diferencias son especialmente evidentes en los textos constitucionales, que pueden ser muy detallados en cuanto a los derechos reconocidos a estas comunidades o limitarse a una simple mención de su existencia o del carácter multicultural y multiétnico del Estado. A pesar de los claros avances en la protección constitucional de los derechos ambientales de los pueblos indígenas en América Latina, el estudio de estos últimos deja una impresión mixta. Aunque se han hecho esfuerzos notables, tanto en los textos constitucionales como en su interpretación, la efectividad real de estos derechos es más relativa. Así, en el contexto particular en el que se despliega, el derecho a la consulta previa no sólo debe ser un instrumento de participación, sino también un medio para ejercer efectivamente la autonomía de los pueblos indígenas, permitiendo la articulación entre su modo de vida y los imperativos del Estado basados en la economía de mercado. Una observación similar puede hacerse sobre el derecho a la tierra, que no ha recibido la protección que merece. El derecho a la tierra y su corolario, el derecho a la consulta previa, son cuestiones problemáticas para varios países latinoamericanos, como Bolivia, Colombia, Ecuador y Perú. Los dirigentes de estos países se enfrentan a un conflicto entre el deseo de garantizar los derechos de los pueblos indígenas y el deseo de desarrollar sus economías, en particular mediante la explotación de su rico subsuelo, y son los tribunales constitucionales los encargados de arbitrar estos intereses divergentes.
La question de la protection de l’environnement s’inscrit au carrefour des besoins et des revendications des peuples autochtones. Toutefois, malgré une reconnaissance de plus en plus développée des spécificités de ces communautés, il est possible de s’interroger sur la réalité de la mise en œuvre de la protection dont elles peuvent bénéficier, particulièrement dans le cadre de leur association au développement durable. La reconnaissance de ces peuples autochtones, qui s’effectue généralement dans le texte constitutionnel, implique de protéger leurs droits ancestraux qui correspondent à leur mode vie, leurs traditions, qui s’inscrivent au cœur de leur culture particulière. Il convient toutefois de relativiser l’importance de cette reconnaissance constitutionnelle dont les modalités et l’intensité varient considérablement d’un Etat à l’autre. La reconnaissance de l’existence de ces communautés n’implique pas nécessairement la consécration de droits spécifiques, y compris dans leurs rapports avec l’environnement. L’engagement des Etats latino-américains en faveur des peuples indigènes est très variable. Ces différences apparaissent notamment au niveau des textes constitutionnels qui peuvent être très détaillés quant aux droits reconnus à ces communautés ou se limiter à une simple mention de leur existence ou du caractère multiculturaliste et multiethnique de l’Etat. Malgré les progrès manifestes de la protection constitutionnelle des droits environnementaux des peuples autochtones en Amérique latine, l’étude de ces derniers laisse une impression contrastée. Si des efforts notables ont été produits, tant dans les textes constitutionnels que dans leur interprétation, l’effectivité réelle de ces droits est plus relative. Ainsi, dans le contexte particulier où il se déploie, le droit à la consultation préalable ne devrait pas être seulement un instrument de participation mais bien une modalité d’exercice effectif de l’autonomie des peuples indigènes permettant l’articulation entre leur mode de vie et les impératifs étatiques fondés sur l’économie de marché. Le constat est similaire pour le droit à la terre qui n’a pas bénéficié d’une protection à la hauteur de ces potentialités. Le droit à la terre comme son corollaire, le droit à la consultation préalable, constituent des thèmes problématiques pour plusieurs pays d’Amérique latine, à l’image de la Bolivie, de la Colombie, de l’Equateur ou du Pérou. En effet, les dirigeants de ces États sont confrontés à une opposition entre la volonté de garantir les droits des peuples indigènes et celle de développer économiquement ces pays, notamment par l’exploitation de leur riche sous-sol, et ce sont les juridictions constitutionnelles qui sont chargées de jouer les arbitres de ces intérêts divergents.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03412256 , version 1 (03-11-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03412256 , version 1

Citer

Alexis Le Quinio. Droit constitutionnel, environnement et peuples autochtones en Amérique latine. Revue française de droit constitutionnel, 2020, 122 (2), pp. 299-320. ⟨hal-03412256⟩
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