Lutte contre le paludisme dans le moyen-ouest de Madagascar : comparaison de l'efficacité de la lambda-cyhalothrine et du DDT en, aspersions intra-domiciliaires. II - Étude parasitologique et clinique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Parasite Année : 2001

[The campaign against malaria in central western Madagascar: comparison of lambda-cyhalothrin and DDT house spraying. II--Parasitological and clinical study]

Lutte contre le paludisme dans le moyen-ouest de Madagascar : comparaison de l'efficacité de la lambda-cyhalothrine et du DDT en, aspersions intra-domiciliaires. II - Étude parasitologique et clinique

Résumé

This study was implemented at the fringe of the malaria epidemic zone, in villages on western slopes of the central highlands, outside the area covered for the past five years by routine DDT housespraying (OPID). Four types of treatment were compared in different areas: 1) DDT 2 g ai/m 2 and 2) lambda-cyhalothrin 30 mg ai/m 2 in previously unsprayed villages, 3) no intervention (control); 4) yearly DDT spraying (OPID fifth cycle). To investigate the malariological impact of spraying, cross-sectional surveys of the village populations were performed in each study area at intervals of two months, before and after spraying. In the newly sprayed areas, from December to June, malaria indices decreased by 62 % in the ICON ® area and 44 % in the DDT area, whereas in the unsprayed village malaria increased by 32 % during the same season. There was a similar decrease in the number of gametocyte carriers in the newly sprayed areas. Active malaria case detection among febrile individuals was performed fortnightly in each village outside the OPID area. Results showed decreased malaria incidence from February (two months post-spraying) in the sprayed villages, despite the rainy season, whereas in the unsprayed area the décline occurred only after the main transmission season. This study demonstrated that, parasitologically as well as entomologically, house-spraying with residual insecticide (DDT or ICON®| was an effective method for controlling malaria on the western fringes of the Madagascar highlands epidemic zone. Both products were effective, but ICON ® had slightly better impact than DDT, i.e. more reduction of malaria indices and of vector longevity, less irritancy of mosquitoes. For best results in this area of transition between stable and unstable malaria, we recommend earlier annual spraying (as soon as November) and extension of the OPID barrier towards western and northern slopes of the Plateau.
Entre novembre 1997 et septembre 1998, un essai de lutte antivectorielle portant sur l'efficacité et l'acceptabilité de l'ICON® 10 WP (lambda-cyhalothrine en poudre mouillable à 10 %), comparé à du DDT 75 % WP en aspersions intra-domiciliaires, a été réalisé sur la marge ouest de la zone de paludisme instable des plateaux centraux de Madagascar, à l'extérieur de la région couverte depuis cinq ans par les opérations de pulvérisation de DDT (OPID). Quatre zones d'étude ont été définies : deux zones traitées, l'une par du DDT 2 g m.a./m2, l'autre par de la lambda-cyhalothrine 30 mg m.a./m2, une zone témoin où aucun traitement n'a été appliqué et une zone incluse dans le programme OPID (5ème cycle annuel de pulvérisations). Des enquêtes transversales, cliniques et parasitologiques, ont été réalisées avant et après les aspersions à intervalles de deux mois sur l'ensemble de la population des villages centrant chacune des zones. Parallèlement aux résultats entomologiques qui ont montréun effondrement des densités agressives et des taux d'infection du principal vecteur, Anopheles funestus, les indices plasmodiques ont nettement diminué dans les deux zones pulvérisées par rapport à la zone témoin (diminutions de 62 % et 44 % respectivement six mois après les traitements par la lambda-cyhalothrine et le DDT, contre une augmentation de 32 % dans la zone témoin). Cette diminution des indices plasmodiques dans les zones traitées s'est accompagnée d'une diminution des indices gamétocytaires représentant le potentiel infectant de la communauté. Le dépistage actif des cas de paludisme chez les sujets fébriles, réalisé deux fois par mois dans les trois villages situés hors de la zone OPID, a également mis en évidence une chute précoce des taux d'incidence dès le mois de février (soit deux mois après les pulvérisations) dans les zones pulvérisées, alors qu'elle ne survenait qu'en mai dans la zone témoin. Sur le plan parasitologique comme sur le plan entomologique, cet essai a montré que l'aspersion intra-domiciliaire d'insecticides était une méthode de lutte efficace dans cette région de transition où le paludisme est modérément stable et où il existe un risque de recolonisation des plateaux par des vecteurs infectés. Les deux produits se sont révélés très actifs, avec toutefois un léger avantage pour la lambda-cyhalothrine (meilleure réduction de la longévité des vecteurs, moindre pouvoir irritant, effet plus marqué sur la réduction des indices plasmodiques) par rapport au DDT. Pour une efficacité maximale de la lutte anti-vectorielle sur les marges des hauts plateaux, nous recommandons des aspersions annuelles plus précoces (dès le mois de novembre) et couvrant une superficie plus vaste au niveau des basses terres.
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2001-2_Cot et al.-Lutte contre paludisme Moyen Ouest-II Etude parasitologique et clinique.pdf (6.23 Mo) Télécharger le fichier
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hal-03362648 , version 1 (01-10-2021)

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Michel Cot, Laurent Brutus, Gilbert Le Goff, Voahirana Rajaonarivelo, A. Raveloson. Lutte contre le paludisme dans le moyen-ouest de Madagascar : comparaison de l'efficacité de la lambda-cyhalothrine et du DDT en, aspersions intra-domiciliaires. II - Étude parasitologique et clinique. Parasite, 2001, 8 (4), pp.309-316. ⟨10.1051/parasite/2001084309⟩. ⟨hal-03362648⟩
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