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Communication Dans Un Congrès Année : 2014

O05 - Identification de déviants positifs au sein du projet Opticourses : des achats alimentaires équilibrés malgré un petit budget

Résumé

Introduction et but de l’étude Les inégalités sociales de santé ont une composante nutritionnelle avérée à laquelle pourrait contribuer le coût plus élevé d’une alimentation équilibrée. Cette association entre coût et qualité de l’alimentation n’a jusqu’ici été étudiée qu’à partir de prix alimentaires standards et non à partir de dépenses réelles. Selon la théorie de la déviance positive, l’étude des achats alimentaires réels devrait permettre d’identifier des foyers de faible statut socio-économique (SES) dont les achats sont de meilleure qualité nutritionnelle. Le but l’étude était d’étudier la relation entre les dépenses alimentaires réelles et la qualité nutritionnelle de l’alimentation au sein d’une population de faible SES, et identifier des « déviants positifs » afin de dégager les caractéristiques de leurs achats alimentaires. Matériel et méthodes Des personnes habitant dans des quartiers défavorisés à Marseille (n = 91) ont été recrutées pour participer à l’intervention d’éducation nutritionnelle Opticourses (opticourses.fr). Elles ont collecté les tickets de caisse des achats alimentaires de leur foyer pendant un mois. Les dépenses alimentaires effectives par jour et par personne (e/j.p.) ainsi que le coût de l’énergie (e/2 000 kcal d’achats) ont ensuite été calculés et corrélés à trois indicateurs de qualité nutritionnelle : le « Mean Adequacy Ratio » (MAR), le « Mean Excess Ratio » (MER) et la densité énergétique (DE). Le MAR et le MER ont été utilisés pour identifier 21 foyers « déviants positifs », c’est-à-dire les foyers dont les achats présentaient une meilleure qualité nutritionnelle (MAR > médiane et MER < médiane). Résultats et Analyse statistique Un coût d’énergie plus élevé était associé à un plus fort MAR et à une plus faible DE. Les achats alimentaires des « déviants positifs » avaient une qualité nutritionnelle significativement plus élevée que ceux des autres foyers (+13 % de MAR, −90 % de MER, −22 % de DE), pour un coût similaire (3,34 e/j.p. et 3,17 e/2 000 kcal). On observait dans leurs achats, plus de poisson, plus d’œufs, plus de féculents et plus de fruits et légumes, mais moins d’aliments gras, salés et sucrés, en particulier moins de sucreries, de boissons sucrées et de snacks salés, et enfin moins d’aliments consommés sur le pouce comme des sandwichs ou des pizzas. Conclusion Nos résultats confirment que l’association positive entre le coût de l’alimentation et sa qualité nutritionnelle persiste lorsque le coût est mesuré par les dépenses réelles, et non pas estimé sur la base de prix alimentaires standards comme dans toutes les études précédentes. De plus, nos résultats indiquent que, en dépit de la relation globalement positive entre coût et qualité nutritionnelle, certains foyers de faible SES font des achats alimentaires plus sains sans dépenser plus. Les comportements d’achat de ces « déviants positifs » confortent la pertinence de mener des actions qui, comme Opticourses, visent à rendre visibles, disponibles et attractifs les aliments de bon rapport qualité nutritionnelle/prix pour faciliter l’atteinte de l’équilibre nutritionnel avec un petit budget.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03360053 , version 1 (30-09-2021)

Identifiants

Citer

Lucile Marty, Christophe Dubois, Malu Gaubard, Audrey Maidon, Audrey Lesturgeon, et al.. O05 - Identification de déviants positifs au sein du projet Opticourses : des achats alimentaires équilibrés malgré un petit budget. 12. journées francophones de nutrition, Dec 2014, Bruxelles, Belgique. pp.S31, ⟨10.1016/S0985-0562(14)70581-3⟩. ⟨hal-03360053⟩
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