Impact du travail collectif développé au sein de Classes Inter-Degrés sur les performances en lecture et en écriture d’élèves scolarisés en Réseau d’Éducation Prioritaire Renforcé
Résumé
Le projet de recherche présenté a pour objectif de mesurer l’impact du travail collectif développé au sein de classes inter-degrés (CID) sur les performances langagières d’élèves de cycle 3 scolarisés au sein du Réseau d'Education Prioritaire Renforcé (REP+) Ariane Jaubert à Nice. Ce projet concerne deux classes de CM1/CM2 et deux classes de 6ème. Les CID sont nées d’un constat partagé entre les équipes du 1er et du 2nd degré au sujet de la prévention et de la prise en charge des difficultés scolaires. Elles impliquent l’engagement de trois professeurs des écoles, six enseignants du second et des pilotes (l’Inspectrice d'Académie-Inspectrice Pédagogique Régionale en charge du dossier REP+, l’inspecteur de la circonscription, les chefs d’établissements, la coordonnatrice du réseau). Les CID ont donné lieu au déploiement de nouvelles pratiques professionnelles telles que la conception commune de progressions au regard des programmes du cycle 3, une organisation pédagogique au service des apprentissages et la création de modalités d’évaluation co-construites visant à valoriser les progrès des élèves.
Trois ans après la création des CID, les enseignants ont exprimé un besoin d’analyse vis-à-vis des supports pédagogiques et des outils qu’ils ont élaborés. De plus, ils souhaitent évaluer les performances des cohortes d’élèves scolarisés au sein des CID. C’est dans ce cadre que l’action de cette recherche présentée s’inscrit.
Cette recherche vise à comprendre comment ce contexte d’exercice singulier que représentent les CID permet d’améliorer les performances des élèves. Elle a deux visées, l’une évaluative des performances des élèves et l’autre compréhensive des pratiques enseignantes déclarées et observées.
Notre communication présentera nos cadres théoriques et nos choix méthodologiques. Les évaluations pré et post tests portent sur des tâches en réception et en production écrite qui croisent des tests existants pour permettre des comparaisons (alouette ; WIATT ; Odedys ; BHK) et d’autres que nous construisons pour nous adapter au contexte. L’analyse des pratiques s’appuie d’une part sur les théories interactionnistes du développement qui ont mis en avant que les interactions entre experts (enseignants) et novices (élèves) permettent à ces derniers de s’approprier la connaissance (Vygotsky, 1997). D’autre part, l’action de recherche prendra appui sur les théories pragmatiques puisqu’il a été mis en avant que lorsqu’on demande à des enfants de produire des narrations d’évènements personnels, ils ont de meilleures performances orthographiques que dans des tâches standardisées telle que la dictée par exemple (Broc et al., 2013). Enfin, un dernier volet porte sur les tâches de compréhension et d’interprétation proposées aux élèves ainsi que les modalités de réalisation de ces tâches qui sont privilégiées. En effet, les travaux en didactique ont démontré l’efficacité des tâches d’écriture pour résoudre des problèmes de lecture (Dias-Chiaruttini, Salagnac, 2017). Nous chercherons à identifier quelles tâches, quelles formes d’articulation, dans quelle proportion et inscrites dans quelle progression sont proposées aux élèves, permettant d’éclairer les progrès réellement effectués (Crinon, Dias-Chiaruttini, 2017).
Notre propos vise ainsi à exposer nos choix pour répondre à une recherche collaborative singulière afin de comprendre l’impact des pratiques enseignantes sur les progrès des élèves.