Le relevé et l’étude d’une structure immergée : le cas d’Olbia de Provence
Résumé
La colonie d’Olbia-de-Provence (Hyères, Var), fondée au IVe s. av. J.-C,. est située à la racine occidentale du double tombolo de Giens. Connue et fouillée depuis des décennies, la cité dispose également d’une portion tournée vers la mer et aujourd’hui immergée sous quelques mètres d’eau. Le site, dans sa partie maritime, est matérialisé par un long enrochement artificiel de plus de 70 m de long destiné à protéger les bateaux et les infrastructures d’une probable zone de débarquement contre les caprices de la mer. Ces vestiges ont été étudiés partiellement à plusieurs reprises et en particulier au début des années 2000 où une équipe, en plus de donner des éléments pour leur datation au début du Ier s., a tenté de livrer un relevé de l’ensemble des blocs qui constituent le site. Néanmoins, le renouveau des méthodes de documentation de ce type de vestiges, de même que les questions toujours en suspens sur l’interprétation de ceux-ci, ont justifié la mise en place d’un projet de recherche centré sur ces structures.
La structure étudiée est en grande partie complètement immergée, et peut donc être nettoyée et fouillée par des moyens désormais classiques en archéologie maritime, avec des archéologues intervenants en plongée. Mais une partie est située dans la zone intertidale et est couverte et découverte par la mer au grès des marées, bien qu’elles soient de faible amplitude en Méditerranée. Cette situation, ni totalement immergée, ni à terre, rend le relevé et l’étude des vestiges particulièrement compliqué.
Afin de répondre à ces défis, deux campagnes de terrain ont été réalisées en 2019 et 2020 avec pour ambition de mettre en place de nouvelles méthodes et de nouveaux outils pour le relevé de cette structure. L’utilisation de la photogrammétrie a en particulier permis de répondre à ces objectifs : deux couvertures photographiques, l’une aérienne et l’autre sous-marine, ont livré plus de 9000 clichés qui ont été traités afin d’obtenir un modèle 3D, qui servira de base à l’étude archéologique et architecturale.
Cette communication vise à présenter quels moyens peuvent être mis en place pour le relevé et l’étude d’un site immergé de grandes dimensions, et quels résultats peuvent être obtenus par ces moyens dans le cadre de ce projet de recherches.