"On aime bien les anglo-saxons, mais on n’est pas forcément plus cons !'. Pop music, industrie musicale et rock progressif ‘à la française’. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

"On aime bien les anglo-saxons, mais on n’est pas forcément plus cons !'. Pop music, industrie musicale et rock progressif ‘à la française’.

Résumé

En 1977, le groupe Mahjun (composé de J.-L. Lefebvre, J.P. Thirault, J.-P. Arnoux, J. Paganini, D. Happel) sort son dernier disque sur lequel les musiciens scandent les paroles suivantes : « Fini les concessions, halte à l’invasion/ On aime bien les anglo-saxons, mais on n’est pas forcément plus cons ! ». Ces paroles - du morceau « Sec, beurre et cornichon » - sont sur l’album Happy French Band dont le titre reprend un surnom donné par la presse spécialisée lors d’une tournée outre-Manche. Si une certaine spécificité française semble revendiquée ouvertement par le groupe, il semblerait également qu’il y a la volonté de décrier le « grand partage » du paysage sonore français de l’époque entre le rock anglo-saxon et les variétés françaises. L’illustration de la pochette participe d’ailleurs d’un certain chauvinisme (une boîte de camembert qui est non sans rappeler le titre du fameux album de Gong six ans plus tôt). Aussi, et surtout, cette chanson est sur un album édité par Gratte-Ciel (distribution Disco Bird puis RCA) fondé par Jean-Marc Bailleux (alors chez Rock & Folk). Ce label, dont la musique a été décrite comme « expérimentale progressive ‘bizarre’ et transculturelle, plus quelques prog-fusion » , n’existera que quelques années (1976 à 1978) et sera l’un des principaux labels de groupes français de rock progressif (Etron Fou Leloublan, Plat du jour, Patrick Forgas, Clivage, Treponem Pal…). La présente communication souhaite montrer, à partir de l’exemple du groupe Mahjun, l’existence d’une scène française de rock progressif à partir du début des années 1970 et ses interactions avec les différents acteurs de l’industrie musicale et des institutions culturelles. Alors que les stars britanniques de rock progressif sont de plus en plus diffusées en France (Pink Floyd, Genesis, Yes, etc.), des groupes locaux sont produits en tant que groupes de pop music (Variations chez Pathé, Martin Circus chez Vogue, la période pop de Johnny), le terme remplaçant d’ailleurs pour un temps celui de rock . L’exploitation d’un fonds d’archives sur le principal syndicat de l’industrie du disque auquel nous avons eu accès révèle d’ailleurs qu’une catégorie « pop » a été créée au sein du dépôt légal pour regrouper ces nouvelles musiques. Des structures indépendantes apparaissent au même moment, en particulier le label Byg Records ainsi que le collectif No Mad.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03256891 , version 1 (10-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03256891 , version 1

Citer

Marc Kaiser. "On aime bien les anglo-saxons, mais on n’est pas forcément plus cons !'. Pop music, industrie musicale et rock progressif ‘à la française’.. First International Conference of the ACADPROG Network dedicated to progressive rock, Dec 2014, Dijon, France. ⟨hal-03256891⟩
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