Un handicap institutionnalisé : la lèpre au Moyen Âge

Valentin Miclon (1, 2) , Samuel Bédécarrats (1) , Leïa Mion (3) , Julia Pacory (2) , Cécile Chapelain de Seréville-Niel (2) , Damien Jeanne (2) , Grégory Schütz (2) , Philippe Blanchard (4, 5) , Jérôme Livet (4, 5) , Hélène Coqueugniot (5) , Estelle Herrscher (3) , Mark Guillon (4, 5)

1 CITERES - Cités, Territoires, Environnement et Sociétés
2 CRAHAM - Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales
3 LAMPEA - Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique
4 Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives
5 PACEA - De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie

In the archaeology of disability, the leper of the medieval period is almost an archetype. Physically affected by the disease, the leper has an ambiguous position, fluctuating between care in specialised institutions and exclusion. As leprosy is identifiable by distinctive skeletal lesions, archaeology can document the biological and social repercussions of this disease. However, unlike what could be expected, large-scale investigations of institutions for the care of medieval lepers remain rare in France. This article presents the examples of leprosariums studied in Normandy (the French region where most of the archaeological studies of these institutions are concentrated) and the study conducted on the population of the Saint-Lazare leprosarium in Tours. Results highlight the great potential of these sites to provide new data to characterize disabilities associated with leprosy in the Middle Ages.

Dans le champ de l’archéologie du handicap, le lépreux de la période médiévale fait presque figure d’archétype. Physiquement affecté par la maladie, le lépreux occupe une position ambiguë oscillant entre soins au cœur d’institutions spécialisées et rejet. Puisque la lèpre est identifiable par des lésions squelettiques caractéristiques, l’archéologie est en mesure de documenter finement les répercussions biologiques et sociales de cette maladie. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les investigations d’ampleur d’institutions dédiées au soin des lépreux du Moyen Âge demeurent rares en France. Cet article, en s’appuyant sur les exemples de léproseries étudiées en Normandie (région concentrant la plupart des études archéologiques de ces institutions en France) et de l’étude menée sur la population de la léproserie Saint-Lazare de Tours, révèle le formidable potentiel que constituent ces sites pour apporter de nouvelles données nécessaires à la caractérisation des handicaps associés à la lèpre au Moyen Âge.

Mots clés: leprosy; Middle Ages; Normandy (France); Tours; isotopes

Mots clés: lèpre; isotopes; Normandie; Tours; Moyen Âge

Domaines: Sciences de l'Homme et Société; Anthropologie biologique; Anthropologie sociale et ethnologie; Archéologie et Préhistoire; Histoire

Valentin Miclon, Samuel Bédécarrats, Leïa Mion, Julia Pacory, Cécile Chapelain de Seréville-Niel, et al.. Un handicap institutionnalisé : la lèpre au Moyen Âge : Exemples archéologiques normands, tourangeaux et perspectives d’analyse. Les Nouvelles de l'archéologie, 2021, Archéologies du handicap, 165, pp.30-37. ⟨10.4000/nda.12778⟩. ⟨hal-03230492⟩