« La présence chez Descartes et Rousseau », Michel Briand et Isabelle Gadoin (dir.), La Présence : définitions, contextes, expériences, modalités littéraires et transmédiales, Rennes, La Licorne, n° 121, Presses Universitaires de Rennes, mai 2016 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue La Licorne - Revue de langue et de littérature française Année : 2016

« La présence chez Descartes et Rousseau », Michel Briand et Isabelle Gadoin (dir.), La Présence : définitions, contextes, expériences, modalités littéraires et transmédiales, Rennes, La Licorne, n° 121, Presses Universitaires de Rennes, mai 2016

Résumé

Descartes a été retenu comme un philosophe rationaliste, déployant un scepticisme logique, fondé sur le doute, véritable point de départ de sa philosophie, qui aboutit dans le Discours de la méthode et les Principes de la philosophie à la formulation du célèbre « Je pense, donc je suis 1 ». Descartes se trouve pourtant dans la nécessité de fonder la rationalité sur autre chose qu'elle-même. Il est nécessaire de constater, après une réflexion interprétative sur « la présence », que la conclusion de ce Cogito ne repose en effet sur aucun raisonnement, mais sur une expérience métaphysique de la présence. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, le principe premier de la philosophie rationnelle de Descartes est de l'ordre de l'expérience et de ce qui est éprouvé dans l'intériorité. LA MÉTAPHYSIQUE CARTÉSIENNE DE LA PRÉSENCE : UNE PHILOSOPHIE DE L'EXPÉRIENCE DU SUJET De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe [Ego sum, ego existo], est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit 2. C'est en ces termes que le philosophe poitevin formule le Cogito dans les Méditations métaphysiques. Le dernier segment de phrase énonce une condition de première importance : la vérité du Cogito est dépendante de sa présence en mon esprit. Cela signifie que la proposition : « Je suis, j'existe » n'est certaine que lorsque je la pense, et seulement durant le temps où je la pense. Dans ce même ouvrage, il procède à une autre formulation du Cogito : « Je suis, j'existe : cela est certain ; mais combien de temps ? À savoir, autant de temps que je pense 3 ». Le Cogito signifie par conséquent : je suis actuellement en train de penser. C'est donc à partir de la certitude qu'éprouve le sujet de déployer effectivement cet acte dans l'instant présent qu'il peut déduire l'affirmation de son existence. Le Cogito est en réalité dans les Méditations métaphysiques l'aboutissement d'un dubito, c'est-à-dire d'un doute poussé à l'extrême, à la fois méthodique, radical, universel, global, hyperbolique, libre et volontaire. Au terme du doute, Descartes découvre cette vérité, indubitable : il ne peut se faire que, pendant que je doute ainsi, je n'existe pas. On peut douter de tout, excepté de ce que l'on éprouve alors même qu'on doute.

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Citer

Guilhem Farrugia. « La présence chez Descartes et Rousseau », Michel Briand et Isabelle Gadoin (dir.), La Présence : définitions, contextes, expériences, modalités littéraires et transmédiales, Rennes, La Licorne, n° 121, Presses Universitaires de Rennes, mai 2016. La Licorne - Revue de langue et de littérature française, 2016, Michel Briand et Isabelle Gadoin (dir.), La Présence : définitions, contextes, expériences, modalités littéraires et transmédiales, n°121. ⟨hal-03144940⟩
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