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Chapitre D'ouvrage Année : 2020

Le son et la musique chez Marcel Pagnol : une dialectique singulière dans l’écriture cinématographique

Résumé

Marcel Pagnol est avant tout un réalisateur qui s’attache à réaliser un cinéma populaire accessible à tous. Le succès de Marius, réalisé par Alexander Korda mais écrit et produit par Pagnol, lui permit très rapidement de construire un plan financier grâce auquel il put prendre son indépendance face aux grands studios américains et parisiens. C’est également l’insistance du public qui l’incitera à conclure sa trilogie avec César. Il ira même jusqu’à publier un magazine lui permettant de promouvoir ses films (Les Cahiers du Film de 1933 à 1944 ) et ses conceptions cinématographiques. Enfin, il produira des disques reprenant les dialogues les plus célèbres de ses succès. Ainsi, l’aspect populaire des productions de Marcel Pagnol se construira en différentes vagues entre les diffusions dans les salles de cinéma mais également bien plus tard grâce à la télévision qui donnera une seconde vie à ses films. Toutefois, il est important de souligner que Pagnol fut avant tout un précurseur incontestable pour le cinéma parlant et notamment dans sa conception innovante de concevoir la bande sonore de ses films. Dès le début du cinéma parlant, il décela très vite l’intérêt de sortir du cadre théâtral pour offrir une liberté de « mouvement » de la caméra et de constituer une ambiance sonore cohérente pour ses dialogues. Bien avant les travaux de Raymond Murray Schafer, il chercha à immerger le spectateur dans l’univers sonore des collines, du port de Marseille et des villages alentour. Il rechercha sans cesse le meilleur moyen de reproduire le paysage sonore de ses films, s’appliquant à maîtriser toute la chaîne de création de la captation jusqu’à la distribution et même le contrôle strict de la qualité de diffusion dans ses salles de cinéma . Quant à la musique de ses productions, elle n’est que très peu connue et étudiée de nos jours malgré son grand intérêt . Pagnol a pourtant côtoyé les plus grands compositeurs dans sa carrière, Arthur Honegger, Henri Tomasi, Raymond Legrand, avec un faible pour son ami Vincent Scotto. Il a également porté un grand intérêt pour l’art musical avec le film La belle meunière (réal, M. Pagnol, comp. F. Schubert, T. Aubin, 1948), inspiré par la vie de Franz Schubert et qui propose un Tino Rossi interprétant des lieder réadaptés en français. Les travaux de restauration de ses films, entrepris par son petit-fils Nicolas Pagnol , ont permis de redécouvrir la maîtrise technique des productions de son grand-père, tant sur le plan visuel que sonore. À travers cet article, je souhaite mettre en exergue une conception très novatrice de la bande-son, telle que la concevait le réalisateur marseillais : une interaction forte entre ses dialogues, les sons ambiants et le musical créant ainsi une piste sonore singulière, laboratoire de ses théories sur le cinéma parlant, qu’il défendait avec force.
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Dates et versions

hal-03080502 , version 1 (17-12-2020)

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Citer

Julien Ferrando. Le son et la musique chez Marcel Pagnol : une dialectique singulière dans l’écriture cinématographique. Le Cinéma populaire français et ses musiciens, pp.243-266, 2020, ⟨10.4000/1895.7021⟩. ⟨hal-03080502⟩
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