L’expression de la danse et le livret de ballet. Questions d’esthétique au XVIIIe siècle
Résumé
La question de l’expressivité du corps, de sa capacité à exprimer des passions ou à
« raconter une histoire » a interrogé de façon presque subversive notre culture occidentale
traditionnellement fondée sur un dualisme platonicien décrétant la supériorité de l’esprit sur le
corps, de l’intellect sur les sens et centrée sur l’écriture verbale. Dès l’Antiquité, la question
du langage du corps a été traitée dans le cadre de l’activité de l’orateur où le spectacle muet
ou aspectus sine voce était considéré comme extrêmement dangereux parce que capable de
dépasser la parole et de la rendre inefficace. Aussi dans l’histoire de la pensée occidentale,
un discours théorique s’est développé soutenant ou infirmant la légitimité du langage du corps
et par la même occasion la capacité de la danse à communiquer autant que la parole. La
danse, que peut-elle exprimer ? Peut-elle « raconter » ? Est-elle intelligible, traduisible ? Estelle un langage à l’instar du verbal ? Ce sont les questions qui, à travers les siècles, ont sans
cesse interrogé la relation entre la danse et le verbal. Dans ce cadre et de façon significative,
le « livret de ballet », interface entre la danse et la parole, représente un point privilégié pour
étudier cette relation.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)