Farmers' irrigation systems studied via techniques and territorial inscriptions. On the subject of a water-society co-construction

Les systèmes d’irrigation paysans à travers techniques et inscriptions territoriales. À propos de la co-construction eau-société

Olivia Aubriot (1)

1 CEH - Centre d'Études Himalayennes

This “HDR” (Accreditation to supervise research) thesis is based on three elements: a scientific trajectory that has focused on the study of ancient irrigation systems; a renewal of academic approaches to water-related studies; and recent fieldwork that highlights poor collective water management and reconfigured power relations. The result is a synthesis of farmer managed irrigation systems through the questioning of this particular category, of what the techniques reveal about the society using them and of what the future holds for these systems, especially in places where groundwater irrigation has developed. This work aims to show that irrigation techniques and spatial dimensions lie at the interface between society and its representation of water in the reciprocal shaping of each other (the water-society co-construction), which makes it possible, from a methodological point of view, to address the challenges regarding irrigation systems from a technical and spatial perspective. Irrigation management has emerged as part of an increasingly broad social, political and technical context that incorporates ideas, paradigms and practices of globalized networks that valorize formal institutions, modern techniques and the monetarized economy. This leads to a transformation of state-community relations, to the promotion of certain political relations, but also to a heightening of the inequalities regarding access to water. This therefore marks a gradual end to farmer irrigation systems that are characterized by the use of local materials and customary organizations.

Une triple observation est à l’origine de ce mémoire d’HDR : un parcours scientifique centré sur l’étude des systèmes d’irrigation anciens ; un renouveau des approches académiques dans les études sur l’eau ; et des terrains récents qui montrent une gestion collective de l’eau affaiblie et des rapports de pouvoir remaniés. Il en résulte une synthèse sur les systèmes d’irrigation paysans à travers un questionnement sur cette catégorie, sur ce que la technique nous révèle de la société l’utilisant, et sur le devenir de tels systèmes, notamment dans les endroits où l’irrigation par eau souterraine se développe. Ce travail vise à montrer que techniques et dimensions spatiales de l’irrigation sont à l’interface du façonnage mutuel de la société et de sa représentation de l’eau (la co-construction eau-société), ce qui permet, d’un point de vue méthodologique, d’aborder les enjeux relatifs aux systèmes d’irrigation sous le prisme du technique et du spatial. Il ressort que la gestion de l’irrigation s’insère dans un contexte social, politique et technique de plus en plus large qui incorpore des idées, paradigmes et pratiques de réseaux globalisés valorisant notamment les institutions formelles, les techniques modernes et l’économie monétarisée. Cela conduit à transformer les relations État-communautés, à favoriser certaines relations politiques, mais aussi à accroître les inégalités d’accès à l’eau. On peut alors parler de la fin progressive des systèmes d’irrigation paysans caractérisés par l’utilisation de matériaux locaux et une organisation coutumière.

Mots clés: customary systems; irrigation; sociotechnical approach; political ecology; India; Nepal

Mots clés: irrigation; Systèmes coutumiers; Approche socio-technique; Political ecology; Népal; Inde

Domaines: Géographie; Environnement et Société; Agronomie; Anthropologie sociale et ethnologie

Olivia Aubriot. Les systèmes d’irrigation paysans à travers techniques et inscriptions territoriales. À propos de la co-construction eau-société. Géographie. Université Paris Nanterre, 2020. ⟨hal-03017780⟩