Raconter les fêtes de cour : publier, archiver, agir - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles Année : 2019

Court Festival Descriptions: Publish, Archive, Act

Raconter les fêtes de cour : publier, archiver, agir

Résumé

Court festival descriptions are often viewed as traces of past events, as archives of a court characterized by oral traditions and ephemeral pleasures. By examining descriptions of the first court festival organized by Louis XIV in Versailles, Les Plaisirs de l’île enchantée, this paper aims to shed a new light on these descriptions: rather than looking for traces of the past event, it studies how the descriptions constructed themselves as archives of the court and used this status in actions. This paper focuses on two cases: first, how the official festival narrative reported the writing of the Duke of Saint-Aignan, first gentleman of the bedchamber; and then the problematic inclusion of Molière’s plays, particularly La Princesse d’Élide and Tartuffe, both produced for court festivals. It shows that by describing the court as a place of ephemeral pleasures, the descriptions claimed their own value as archive of the court and constructed themselves as places of power. Getting a place these descriptions, as Saint-Aignan and Molière do, is a way of claiming a personal relationship with the king and a role at court, retaining an ephemeral favour, sustaining, even institutionalizing, precarious positions. Festival descriptions can’t be read as traces of the event, even distorted by propaganda: they are a mix of diverse actions that should be precisely situated in order to be properly understood.
Les récits des fêtes ont souvent été lus comme autant de traces d’événements disparus, d’archives d’une cour dominée par l’oralité et les divertissements éphémères. À partir du cas des Plaisirs de l’île enchantée, première fête organisée par Louis XIV à Versailles, il s’agit ici de déplacer l’intérêt vers une compréhension des opérations d’archivage qu’ils mettent en œuvre : comment ils se constituent en archives de la cour et comment ce statut est utilisé dans des actions. L’article étudie plus précisément deux des opérations d’archivage qui ont constitué la relation officielle des Plaisirs de l’île enchantée : l’évocation dans le récit des pratiques d’écriture du duc de Saint-Aignan, premier gentilhomme de la Chambre du roi, et l’insertion problématique des écrits de Molière produits pour les fêtes, La Princesse d’Élide et Le Tartuffe. Il montre qu’en décrivant la cour comme un lieu dominé par les plaisirs éphémères, les récits construisent leur propre valeur d’archive et se constituent en lieu de pouvoir. S’y inscrire, comme le font Saint-Aignan et Molière, est un moyen de publier une relation personnelle avec le roi et un rôle à la cour, de conserver une faveur éphémère et de pérenniser, voire d’institutionnaliser, des positions précaires. Loin de fournir un récit transparent de l’événement, ou même un éloge hyperbolique qu’il suffirait de corriger, le livre de fêtes apparaît comme le produit composite d’actions multiples, qu’il faut situer pour en saisir les enjeux.

Dates et versions

hal-03006904 , version 1 (16-11-2020)

Identifiants

Citer

Marine Roussillon. Raconter les fêtes de cour : publier, archiver, agir. Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles, 2019, Archiver la Cour, XIVe-XXe siècles, ⟨10.4000/crcv.17441⟩. ⟨hal-03006904⟩
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