La pierre à bâtir dans les premières abbayes cisterciennes de la filiation de Clairvaux au XIIe siècle
Résumé
Cette étude a pour objet de définir le plus précisément possible la provenance des matériaux employés pour la construction d’édifices religieux construits au début de l’existence de l’ordre cistercien (xiie siècle) et se rattachant principalement à la filiation de Clairvaux. Elle se fonde sur une analyse fine du faciès pétrographique qui permet d’attribuer un nom à la roche. Connaissant le contexte géologique local et régional, il est alors possible de définir le niveau stratigraphique ayant été exploité et, parfois, de proposer une localisation probable des anciens sites d’extraction. Une attention toute particulière est portée à la distance entre le centre carrier et l’édifice. La terminologie utilisée est celle définie par Fronteau et al. (2014). Si les carrières sont localisées au voisinage de l’église, on parlera de périmètre immédiat. Lorsque les pierres proviennent de carrières situées à moins de 4 ou 5 km, le périmètre sera dit attenant. À moins de 20-25 km, le périmètre d’alimentation sera réputé local, alors qu’à moins de 90-100 km il sera considéré comme régional. L’étude repose sur le cas de l’abbaye de Fontenay, ensemble monastique quasi préservé, qui a fait l’objet d’une analyse poussée des matériaux de construction. D’autres édifices comme Clairvaux ou Pontigny ont été étudiés en collaboration avec les Monuments historiques (Annie Blanc). De nouvelles données sont publiées sur les ab-bayes de Trois-Fontaines, Aulps et Hovedø. Les travaux de thèse de Marion Foucher sont cités pour le cas du domaine de Cîteaux. Une synthèse peut être tirée, au moins pour les édifices bourguignons et champenois bâtis au xiie siècle. Le schéma d’alimentation en pierre à bâtir des chantiers cisterciens peut être confronté aux informations fournies par l’archéologie ou les sources écrites