D'une catégorie esthétique à l'autre. L'étrangeté comme vecteur de sensibilité historique
Résumé
Le paysage de l’étrange caractérise l’expérience sensible d’un présent comme vestige, mais un vestige partiellement détaché de son passé. L’angle d’étude de cet article est d’étudier le paysage de l’étrange non pas comme document historique permettant de reconstituer un passé, mais de l’étudier en tant que vecteur d’expérience esthétique. Articulé aux considérations esthétiques, le paysage de l’étrange rejoue le problème moral de la distance : il s’agit alors de comprendre comment on peut marquer d’un assentiment esthétique ce qui renvoie à une expérience intellectuelle déplaisante – en l’occurrence la mort d’individus en temps de guerre. Ainsi, l’enjeu de cet article est de dégager des spécificités esthétiques propres aux paysages de l’étrange sans pour autant négliger ce qui se joue moralement dans la nécessaire distance que doit prendre la personne appréciant ces paysages.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)