, Comme tout le monde, je travaille de plus en plus la nuit. Les jours, quelle que soit la saison, sont devenus impossibles à vivre. Le petit monde des années post-covid aurait sans doute été étonné de voir progressivement les temporalités s'inverser. Les jeunes, les vieux, les besogneux et les oisifs vivent désormais avec les étoiles. Le jour est un espace réservé aux moins chanceux, celles et ceux qui n'ont pas le choix

, Cette nuit, je passe mon temps sur les blogues et les « journaux » des (re)(dé)confinements des années

. Amusant, ne veulent pas le voir, ou l'estiment sans effet notoires pour leur personne. Les plus jeunes, les étudiants, les entrepreneurs incandescents, les engagés, les inconscients, les complotistes, habitent cette catégorie à part. Les « crépusculeux » ont conscience du danger. Mais ils ou elles n'ont pas ou plus grand-chose à perdre. Je suis malade, je suis vieux, je suis perdu? pourquoi ne pas revoir mon petit-fils ou ma petite fille ? Pourquoi me priver de bons moments en l'échange d'un grand vide avant le trou ? Les « cassandres » vivent pleinement la catastrophe. Ils se protègent à l'excès, prédisent sans argument que le pire est à venir, essaient de convertir leur entourage à des changements radicaux et souffrent leurs prédictions. Malheureusement, trop souvent, fil de mes explorations, quatre profils clairs émergent. Les « immortels » sont celles et ceux qui ne voient pas le danger

, Ils et elles sont résignés tout en croyant qu'il s'agit tout simplement d'une nouvelle normalité, que cela va passer, qu'un autre événement du même type arrivera peut-être dans cinquante ans, mais qu'ils ne seront plus là pour le voir. Parfois, les habitués se réveillent brutalement. Ces voyages, ces rencontres d'autre fois, Masque, gants, gel, distance sociale sont tellement présents qu'il s sont invisibles

. L'oubli-est-vraiment-quelque-chose-de-fascinant, Au fil des vagues de re -confinement, j'ai souvent été frappé par l'envie construite, assumée et parfois urgente d'oublier, de passer à autre chose. C'est tellement facile, tellement tentant avec ce mal invisible. Puis la narration reprenait sa place. Le monstre se réinstallait. Des clusters ont été identifiés dans le camping d'à côté. L'immunité ne durerait que quelque mois. La possibilité d'un vaccin est douteuse

, De son côté, l'école mesurait plus que jamais par ses défaillances visibles et ses absences à quel point ell e était le creuset de nos sociétés. Mais comment gérer un paradoxe ? Prise dans la distinction entre le privé et le public, l'école tout entière n'était qu'une excroissance. On « allait » à l'école comme on allait au travail. On « ramenait » des devoirs à faire à « la maison, ce monde où depuis déjà longtemps, les grandes frontières spatiales et temporelles éclataient, qu'elle place pouvait prendre cette école républicaine qui peinait à rester une lieuité ? Comment la république pouvait-elle trouver