Du badinage : politique et rhétorique de la philosophie chez Fontenelle

Christophe Martin (1)

1 CELLF - Centre d'étude de la langue et des littératures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles

On considère ici le badinage comme un arsenal très varié de registres et de figures reposant, comme l’indique La Fontaine, sur l’alliance du galant et de la plaisanterie . Le rire badin relève d’une ingéniosité qui suppose une parfaite maîtrise de pratiques langagières fondées en particulier sur un étagement du sens. Véritable code de la mondanité, le badinage permet à Fontenelle d’« encoder » des idées subversives et de les diffuser dans les cercles galants, autrement dit, de répondre à la double finalité de l’esthétique prudentielle : la protection de soi et la communication d’idées nouvelles. Le badinage fontenellien est tout à la fois, en effet, une politique de la philosophie protégeant le philosophe par son caractère supposé foncièrement inoffensif qui le soustrait aux agressions de la communauté (le terme « politique » étant entendu ici dans le sens courant qu’il avait à l’époque classique ) ; et une rhétorique de la philosophie qui permet de s’adresser à cette communauté pour la rendre réceptive à des vérités nouvelles.

Mots clés: badinage; Fontenelle

Domaines: Littératures

Christophe Martin. Du badinage : politique et rhétorique de la philosophie chez Fontenelle. Revue Fontenelle, 2009, Fontenelle, l'histoire et la politique du temps présent, 6-7, pp.203-217. ⟨hal-02915840⟩