Île-de-France, Seine-et-Marne, ville-nouvelle de Sénart, Moissy-Cramayel, Parc d’activités de Chanteloup. Fouilles archéologiques du 26/04 au 30/06/2004. Occupations de l’âge du Fer, établissement rural et réseaux fossoyés du Haut-Empire - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2005

Île-de-France, Seine-et-Marne, ville-nouvelle de Sénart, Moissy-Cramayel, Parc d’activités de Chanteloup. Fouilles archéologiques du 26/04 au 30/06/2004. Occupations de l’âge du Fer, établissement rural et réseaux fossoyés du Haut-Empire

Résumé

En prévision d’aménagements sur la commune de Moissy-Cramayel à Melun-Sénart, une surface d’environ 52 ha a été mise à disposition par la société Prologis en vue de la réalisation d’un diagnostic archéologique. Cette première phase s’est déroulée pendant le mois d’août 2003. Des opérations de fouilles complémentaires se sont déroulées entre avril et juin 2004, sur une surface totale d’environ deux hectares. La fréquentation de l’emprise diagnostiquée dès la période du Néolithique, dite du Villeneuve-Saint-Germain (charnière des VIe et Ve millénaires avant notre ère), se traduit par la présence erratique de tessons, d’un fragment de bracelet en schiste et de pièces lithiques. Au centre de l’emprise, des fosses, concentrées sur un demi hectare, ont livré de la céramique modelée comportant des éléments caractéristiques de la fin du Hallstatt final et de La Tène ancienne. Le mobilier issu des remplissages comprend des éléments correspondant aux activités et occupations liées à un habitat rural. Plusieurs aménagements et bâtiments sur poteaux non-datés participent probablement de la même occupation. Au nord-ouest, des fossés en angle et une fosse ont livré une faible quantité de céramique datable de la fin de La Tène moyenne jusqu’au début de la période gallo-romaine (env. 1ère moitié IIe s. av.-début Ier s. ap. J.-C.). Plusieurs fosses, deux fossés et deux bâtiments sur poteaux ont livré de la céramique modelée en très faible quantité. Il est possible que ces structures appartiennent au même intervalle. Trois de ces fossés pourraient représenter la partie méridionale d’un enclos se développant vers le nord, sous la butte artificielle actuelle. L’hypothèse d’une occupation à enclos, avec fosses utilitaires et bâtiments sur poteaux à l’intérieur et en périphérie, pourrait correspondre à un établissement rural de type « ferme indigène », caractéristique des périodes gauloise et gallo-romaine précoce. Au nord-est, les vestiges mis au jour correspondent à une partie d’établissement rural du Haut-Empire. L’absence de bâtiment central, dit « résidentiel », identifie le secteur dégagé comme étant la partie occidentale « secondaire », dite « agricole », de la « ferme ». La faible densité et la relative « légèreté » des structures semblent indiquer un établissement d’envergure réduite. Pour les établissements de ce type, les enclos, généralement quadrangulaires à rectangulaires, enserrent une surface comprise entre 1 à 2 ha. La surface dégagée, d’environ 0,7 ha à l’intérieur des enclos, peut donc être estimée correspondre à environ la moitié de la surface totale des installations. Les données chronologiques absolues, stratigraphiques et morphologiques ont permis de distinguer deux phases d’enclos. Ces deux phases des réseaux fossoyées correspondent à l’hypothèse de deux grandes phases d’occupation et d’aménagement de la « ferme ». La présence d’un ou plusieurs réseaux fossoyés réticulaires en partie orthogonaux, couvrant plus de 25 ha, ainsi que l’emploi probable d’unités de mesure normées, constituent de forts indices de la mise en place d’un réseau parcellaire au moins en partie arpenté pendant le Haut-Empire. Les fossés peuvent remplir la triple fonction de drainage, de limite parcellaire ou d’enclos. Des secteurs d’activités se démarquent principalement par la présence de concentrations de mobilier domestique et de construction. Le décapage très partiel de ces zones secondaires ne permet cependant pas d’en évaluer l’importance. Les indices d’une possible division basée sur une unité de surface fixe (candetum « carré » ?) pourraient traduire une volonté de contrôle et de division du travail agricole. De même, l’existence de lopins quadrangulaires à rectangulaires facilite non seulement l’organisation des tâches, mais également le calcul des surfaces occupées. La ferme antique partiellement dégagée s’intègre dans un découpage volontariste des terres, sans doute directement lié à leur mise en valeur et exploitation agricole. L’implantation d’un parcellaire quadrangulaire en partie orthogonal traduit une volonté d’organisation, dont les probables modalités foncières et/ou fiscales nous demeurent encore inconnues.
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Dates et versions

hal-02901081 , version 1 (16-07-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02901081 , version 1

Citer

Gilles Desrayaud, Juliette Durand, Carole Lafosse, Philippe Lenhardt, Florence Moret-Auger, et al.. Île-de-France, Seine-et-Marne, ville-nouvelle de Sénart, Moissy-Cramayel, Parc d’activités de Chanteloup. Fouilles archéologiques du 26/04 au 30/06/2004. Occupations de l’âge du Fer, établissement rural et réseaux fossoyés du Haut-Empire. [Rapport de recherche] Inrap Centre - Ile-de-France, Pantin. 2005. ⟨hal-02901081⟩

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