Un habitat lorrain du Néolithique moyen à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2015

Un habitat lorrain du Néolithique moyen à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle)

Résumé

Le village de Saint-Julien-lès-Metz est situé dans la proche banlieue de Metz en rebord de plateau. Deux groupements de trous de poteau dessinent deux plans de maisons très incomplets d’orientation identique, bordés d’une ou deux fosses de petites dimensions. Les bâtiments sont installés à une trentaine de mètres d’une très grande fosse polylobée d’une surface d'environ 204 m². Les bâtiments présentent un plan à deux nefs, conservées sur une longueur de 10,8 m et 15,8 m pour une largeur de 6,5 à 6,7 m. La partie interne est divisée par des systèmes de tierces et des poteaux sans tranchée constituent les parois. Les vestiges des murs latéraux ont été érigés à un peu plus d’un mètre des tierces. Les parois sont convergentes et présentent deux types de plan : pseudo-rectangulaire et trapézoïdal. L’intervalle entre les tierces avant est plus court que vers l’arrière de la maison, ce qui pourrait constituer une maison tripartite. On peut en déduire une structuration spatiale des travées à distribution amorphe en longues travées. Les poteaux les plus profonds paraissent situés au niveau de la « séparation arrière » et la paroi est constituée de poteaux séparés non liés entre eux. L’orientation correspond à la catégorie des maisons ouest-nord-ouest avec un axe de 302° pour la maison pseudo-rectangulaire et de 311° pour la forme trapézoïdale (COUDART, 1998, p. 27-33). Les plans restent très partiels et l’étude architecturale reste de ce fait limitée. Les modules de poteaux des parois et des tierces sont identiques sur les deux édifices. Les dimensions des cloisonnements intérieurs sont également similaires. Ces deux constructions présentent des traits communs et laissent supposer qu’elles sont issues d’un même modèle technique. Le principe de fondation posée sur des tierces espacées de 5 m en moyenne bordées de parois non porteuses, montre un héritage des habitats rubanés : - Le plan avec partition souligné par une démarcation transversale de deux tierces de poteaux, - L’orientation ouest-nord-ouest, - La distance entre les tierces varie entre 4 et 5 m. Cependant si cet héritage se fait sentir dans les plans, aucun mobilier Rubané n’a été découvert sur l’emprise décapée. Deux périodes d’occupation ont été identifiées à partir du mobilier contenu dans le remplissage de la fosse polylobée et des datations radiocarbones : le Grossgartach et le post-Roëssen. Une céramique découverte dans la fosse de la paroi nord de la maison 2 ainsi qu’une lame à retouche oblique d’un poteau de tierce de la maison 1 sont attribuables au Grossgartach. L’absence de fosses latérales, ces dernières indiquent le passage du Rubané au Grossgartach : «qui est marqué notamment par la disparition des fosses latérales le long des maisons »…« les fosses d’extraction « familiales » sont remplacées par des carrières de plus grande dimension situées à l’écart des habitations (JEUNESSE, 1993). Les plans de maisons du Néolithique moyen en Lorraine restent relativement rares, on en compte quatre en Lorraine et quatre en Alsace. En Lorraine, les sites livrent généralement de très grandes fosses d’extraction alvéolées, les plans de bâtiment restent rares et hétérogènes. Seul l’édifice découvert à Frouard (54) est le plus proche de ceux de Saint-Julien-lès-Metz, avec un bâtiment trapézoïdal composé de trois rangées de poteaux daté par radiocarbone du Néolithique moyen, deux fosses étaient situées à 50 et 80 m du bâtiment (BACCEGA et alii 1987). À Marly (57), un bâtiment rectangulaire sur poteaux n’a pas de similitude avec les plans de Saint-Julien, il est daté par radiocarbone du Néolithique moyen (MAIRE et alii, 2012). À Laquenexy (57) un nuage de trous de poteaux dont le plan n’a pu être réellement identifié pourrait être attribué à la fin du Néolithique moyen (MAIRE et alii, 2013). En Alsace, en 2011, la fouille de Bernolsheim-Mommenheim, PDA Brumath (Bas-Rhin) sous la direction de Felix Fleischer (PAIR), a livré deux plans de maisons sur poteaux et sablières basses (dont une complète mesurant 23 mètres de long) et un troisième bâtiment exclusivement sur poteaux (Fleischer et al. en cours). À Brumath encore, quatre bâtiments appartenant à la culture Grossgartach construits sur poteaux et/ou sablières basses avec cloisonnements internes sont regroupés sur une même zone, à l’écart de fosses polylobées (LEPROVOST, 2012, p. 21).
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Citer

Véronique Brunet. Un habitat lorrain du Néolithique moyen à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle). IIe Rencontres Nord-Sud de Préhistoire récente Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Nov 2015, Dijon, France. , Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges Actes des Secondes Rencontres Nord-Sud de Préhistoire récente, 2015. ⟨hal-02897087⟩
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