Une approche psycholinguistique des phénomènes phraséologiques : le cas des expressions conventionnelles
Résumé
L’omniprésence d’unités phraséologiques dans toute langue découle, selon de nombreux chercheurs, de leur statut psycholinguistique tout à fait particulier ; de telles unités seraient stockées et extraites en bloc du lexique mental, ce qui rend leur traitement plus « facile » et/ou plus « rapide ». Ce présupposé psycholinguistique est généralement accepté, en dépit d’un manque général de preuves psychométriques. Le présent article tente de déterminer si un sous-ensemble d’unités phraséologiques – les expressions conventionnelles – jouit d’avantages psycholinguistiques pour un groupe de locuteurs natifs et deux groupes de non natifs du français. Pour ce faire, nous avons mis au point une expérience chronométrée, et l’analyse des temps de réaction suggère que les expressions conventionnelles ont, en effet, un corrélat mental pour les natifs comme pour les non natifs. Deux hypothèses (l’hypothèse lexicaliste et l’hypothèse de la compétence pragmatique) seront confrontées afin d’expliquer ces résultats.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)