La gestion des ressources humaines de la haute fonction publique japonaise : vers une politisation des nominations ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2019

La gestion des ressources humaines de la haute fonction publique japonaise : vers une politisation des nominations ?

Résumé

Lorsque l'on traite de la question de la gestion des ressources humaine (GRH) dans la haute fonction publique et de la politisation des nominations, on ne peut faire l'impasse sur la présentation des deux grands systèmes idéal-typiques de recrutement des fonctionnaires, dégagés très tôt par la science administrative : le système des dépouilles (spoils system, ou ryōkansei en japonais) et le système de carrière (merit system, ou shikaku nin.yō-sei en japonais). Dans le premier, les élus nomment les fonctionnaires sur des considérations politiques, en sélectionnant des hommes dont ils savent qu'ils partagent leurs idées, ou du moins qu'ils feront preuve d'une certaine loyauté à leur égard. Ce système, utilisé aux États-Unis à partir de 1828, mais progressivement réformé dès 1883, avait notamment pour avantage de réduire la nécessité pour un élu de s'assurer que les agents de son administration mettaient bien en place les politiques publiques selon ses instructions. Cependant, ce système s'accompagnait d'un certain degré d'incompétence chez les personnels nommés pour leurs simples accointances politiques, ainsi que d'un risque non négligeable de corruption. Les fonctionnaires étant remplacés à chaque alternance, l'administration ne pouvait en outre pas assurer la continuité des services publics. Fermement opposé à cette « administration des dilettantes » (WEBER 1963 : 56) si éloignée de son idéal de bureaucratie rationnelle, Max Weber prônait au contraire le système de carrière, dans lequel les fonctionnaires sont des professionnels qui ont vocation à demeurer dans la fonction publique. Ces derniers sont détenteurs d'un statut qu'ils conservent tout au long de cette carrière (c'est la garantie du statut, mibun hoshō en japonais), les protégeant d'une éviction discrétionnaire de la fonction publique, ou encore d'une rétrogradation sans motif valable. Selon la conception traditionnelle de ce système, leur recrutement est principalement (mais pas seulement) effectué par le biais d'un concours venant sanctionner leurs connaissances et leur expertise.
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Dates et versions

hal-02613766 , version 1 (20-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02613766 , version 1

Citer

Arnaud Grivaud. La gestion des ressources humaines de la haute fonction publique japonaise : vers une politisation des nominations ?. Japon pluriel 12 : actes du douzième colloque de la Société française des études japonaises, p. 625-633, 2019. ⟨hal-02613766⟩
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