ÉVOLUTION DES REPRESENTATIONS DE LA COUR DU ROI ARTHUR DEPUIS LA MORT LE ROI ARTU JUSQU'A KAIRO-KO DE NATSUME SOSEKI - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Acta Litt&Arts [En ligne] Année : 2019

ÉVOLUTION DES REPRESENTATIONS DE LA COUR DU ROI ARTHUR DEPUIS LA MORT LE ROI ARTU JUSQU'A KAIRO-KO DE NATSUME SOSEKI

Résumé

Le personnage du roi Arthur, ses compagnons de la Table Ronde, les dames qui les inspirent ont nourri l'imaginaire de l'Occident depuis maintenant plus de huit siècles. Particulièrement présente dans l'Angleterre victorienne, cette légende est aussi passée au Japon grâce aux rencontres et aux voyages que firent en Occident les intellectuels de l'ère Meiji. C'est ainsi qu'un des plus célèbres écrivains japonais, Natsume Sōseki, a adapté dans un court roman, Kairo-kō : a dirge (en français, Kairo-kō : un chant funèbre 1), l'histoire de la malheureuse Elaine d'Astolat. C'est un texte au ton très emphatique et archaïsant qui n'a rien à voir avec les récits plus connus, caustiques et vifs, de l'auteur. Sōseki a écrit ce court récit au tout début de sa carrière en 1905, après avoir passé deux années assez malheureuses en Angleterre à étudier la littérature anglaise. Il se trouvait donc à Londres à une époque où le culte victorien pour la légende arthurienne bat son plein tant en poésie, au théâtre 2 que dans les peintures et illustrations des Préraphaélites. Sa rencontre avec de prestigieux universitaires et médiévistes l'a aussi certainement rendu familier de Thomas Malory et d'Alfred Lord Tennyson dont il possédait de belles éditions. Il y fait une lecture particulière de la légende arthurienne qu'il oriente vers une dimension hiératique voire fantastique. Le roman de Sōseki marque ainsi l'aboutissement d'un processus d'isolement des grandes figures arthuriennes devenant peu à peu des archétypes de la noblesse, de la passion, de la bravoure, voire de la trahison. D'après Sōseki lui-même, ce texte, nourri d'archaïsmes, ne correspondait pas à sa plume naturelle et il se plaint dans une lettre à son ami poète Takahama Kyoshi qu'écrire une page de Kairo-kō lui prend autant de temps et d'effort que cinq pages de son célèbre roman, Je suis un chat qu'il avait commencé en parallèle 3. Cette courte nouvelle, qui reste une curiosité, vaut essentiellement pour les effets poétiques d'écho qui se créent dans la narration, pour la beauté des évocations quasi fantastiques de la nature qui sont très amoindries certainement dans la traduction dont nous disposons en anglais. Au-delà de cette recherche stylistique, ce récit frappe par l'isolement des figures qui le constituent, très éloignées des personnages des récits médiévaux qui sont eux au contraire insérés dans une cour royale grouillante de serviteurs, de courtisans et de rumeurs. Sōseki a été très inspiré par les illustrations de l'édition de Malory qu'il possédait et qui avait été illustrée par Aubrey V.

Domaines

Littératures
Fichier principal
Vignette du fichier
Japon Soseki.pdf (541.79 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-02561304 , version 1 (03-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02561304 , version 1

Citer

Corinne Denoyelle. ÉVOLUTION DES REPRESENTATIONS DE LA COUR DU ROI ARTHUR DEPUIS LA MORT LE ROI ARTU JUSQU'A KAIRO-KO DE NATSUME SOSEKI. Acta Litt&Arts [En ligne], 2019. ⟨hal-02561304⟩

Collections

UGA CNRS LITTARTS
88 Consultations
258 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More