Nationalisme et agriculture : passé et présent d’une liaison complexe
Résumé
Nationalism is strongly coming back in the world. If the mechanisms of this coming back are beginning to be well known, there is still very limited information on some of its dimensions, especially on the relationship between nationalism, agriculture and the agricultural worlds. This article focuses on this relationship. Following a non-chronological approach, it first tackles the first nationalist period from the end of the 19th century to decolonisation in an analytical way by distinguishing three essential figures according to the works of Ernest Gellner, and that maintain relations with agriculture: construction nationalism, empire nationalism (decolonisation) and diaspora nationalism. With the current period of nationalism at work in a less rural world, these links evolve inevitably. However, this article seeks to demonstrate that agrarian and agricultural issues are related to this neonationalist time.
Le nationalisme revient avec force dans le monde. Si les mécanismes de ce retour commencent à être bien documentés, certaines de ses dimensions sont encore peu renseignées, notamment le rapport qu’il entretient avec l’agriculture et les mondes agricoles. C’est à cette articulation que cet article se consacre. Il procède d’abord par un retour vers un premier cycle nationaliste, de la fin du XIXe siècle à la décolonisation, non pas selon une approche chronologique mais de façon analytique en distinguant trois figures essentielles, selon les travaux d’Ernest Gellner, et qui entretiennent des relations avec l’agriculture : le nationalisme de construction, le nationalisme d’empire (décolonisation) et le nationalisme de diaspora. Avec le cycle en cours du nationalisme, qui intervient dans un monde moins rural, ces liens évoluent immanquablement. Mais cet article s’attache à montrer que les questions agraires et agricoles ne sont pas déliées de ce moment néonationaliste.