Reconnaissance et éclipses de Verhaeren en France (1916-2016), in Revue Belge de Philologie et d'Histoire, n° 96, 2018, p. 1189 à 1210
Résumé
2016)
Abstract: A journey through Verhaeren’s notoriety and reception in France is
proposed, since the end of its life until a hundred years later. If the testimonies
of admiration emanating from the successors of Mallarmé, like Valéry,
and the creators of the NRF like Gide, are powerful at the moment of his
disappearance, his fame will still grow in France, where he will become a poet
recognized by writers, critics and taught in French schools from the 1920s to
the year 1955. Unanimists and vitalists have paid tribute to him but neither
Apollinaire nor the surrealists, who keep his name secret, even if they owe
him a lot. In 1955, one hundred years after his birth, his reception is polemical
and divided: Aragon and Gevers see him as a poet who inspires them, while
the fellow critics of Verhaeren as Hellens criticize him for his rhetoric, or
French critics, as Queneau, suggest that he is obsolete. Today, in France in
2017, he is the object of a reverential recognition as that of a classic, a little
less known than Verlaine however, in the eyes of French high school students.
Résumé : Un parcours de la notoriété et de la réception des oeuvres de Verhaeren
en France est proposé, depuis la fin de sa vie jusqu’à cent ans après. Si les
témoignages d’admiration émanant des successeurs de Mallarmé, comme
Valéry, et des créateurs de la NRF, comme Gide, sont puissants au moment de
sa disparition, sa notoriété croîtra encore en France, où il deviendra un poète
reconnu par les écrivains, les critiques et enseigné dans les écoles françaises
depuis les années 1920 jusqu’aux années 1955. Unanimistes et vitalistes lui
ont rendu hommage, mais pas Apollinaire ni les surréalistes, qui taisent son
nom même s’ils lui doivent beaucoup. En 1955, cent ans après sa naissance, sa
réception est polémique et partagée : Aragon et Gevers voient en lui un poète
qui les inspire, tandis que les critiques compatriotes de Verhaeren, comme
Hellens, le critiquent pour sa rhétorique, ou des Français, comme Queneau,
laissent entendre qu’il est suranné. Aujourd’hui, en France en 2017, il est
l’objet d’une reconnaissance révérencieuse comme celle d’un classique, un
peu moins connu que Verlaine cependant, aux yeux des lycéens français.