« Le Développement durable au musée : une seconde vie pour les objets ?» - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

« Le Développement durable au musée : une seconde vie pour les objets ?»

Résumé

Consacré par le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 et médiatisé depuis cette date, le « développement durable », notion relativement complexe, est un terme aujourd’hui totalement vulgarisé auprès du grand public. Le terme « éco-conception » est apparu dans les années 2000, formé de la fusion des mots « conception » et « écologie », issu du référentiel de développement de produits classiques auxquels on a ajouté une dimension environnementale. C’est une méthode de travail autour de produits ou de services, qui « replace ces derniers dans leur fonction pour trouver un meilleur équilibre entre l’atteinte d’un objectif auprès de l’utilisateur et les impacts environnementaux et sociétaux induits » (Clerc, Caviglia, Bouju, 2012, p. 96). Il a fallu que le terme « développement durable » soit intégré peu à peu à nos sociétés et qu’il soit connu par au moins une grande partie de la population française. L’enquête réalisée en fin d’année 2008 par Ipsos1 révélait en effet que 97 % des Français déclaraient avoir déjà entendu parler de l’expression, contre seulement deux tiers les années précédentes. Depuis la naissance du terme en 1997, dans le cadre du rapport Brundtland2 , d’autres concepts sont nés et découlent de cette notion, devenue pour nous innovation communicationnelle (Gagnebien, 2012), pour être appliqués à différent secteurs. Un ensemble de normes (ISO 26000, ISO 14000), de labels (commerce équitable, EcoCert…), d’outils (bilans carbone…) et de guides ont vu le jour pour que chaque acteur puisse appliquer les principes du développement durable en fonction de son contexte et de son activité. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’éco-conception, parmi d’autres outils d’aide à la décision et d’accompagnement, avec pour objectif de concevoir des produits et des services plus respectueux de l’environnement. À la fin des années 1980, des designers avaient proposé d’évaluer l’impact à travers une approche « produit ». Ils apportèrent alors le concept d’« Analyse du Cycle de fin de Vie » (ACV), qui consiste à comptabiliser les impacts d’un produit, d’un service, et ce tout au long de son existence. L’éco-conception prend la forme d’une liste de questions qu’il faut se poser à chaque étape, lors de la conception (le produit répond-il bien à un besoin et à une fonction ? Quelle quantité d’énergie est utilisée pour produire les matériaux et quels types de matériaux sont choisis ?) ; de la fabrication (quels types de procédés sont utilisés et quels sont leurs impacts ?) ; du transport (quel emballage et quels moyens de transport sont requis ?) ; de l’utilisation (quelle quantité d’énergie et de consommable nécessitera la consommation du produit et sa maintenance ?) ; et de la fin de vie (que devient le produit ?). Avant d’aborder l’application concrète de cette notion dans la conception et la réalisation des expositions, il est nécessaire de comprendre la pertinence d’appliquer l’éco-conception au secteur culturel. Le rôle joué par les musées dans la conservation des collections, leur devoir de protection, leur positionnement actuel par le biais d’expositions temporaires ou permanentes sur la thématique du développement durable, les médiations des connaissances qui s’y rattachent et les « petits gestes » inculqués aux publics les ont finalement poussés à opérer des changements au sein de leurs institutions, et par conséquent dans la réalisation de leurs expositions. Les acteurs des musées devaient répondre à la demande d’aller vers un développement durable passant par l’élaboration de leur stratégie interne et la présentation de leurs productions aux publics.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02516288 , version 1 (23-03-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02516288 , version 1

Citer

Anne Gagnebien, Akila Nedjar. « Le Développement durable au musée : une seconde vie pour les objets ?». Élisabeth Anstett et Nathalie Ortar (dirs.). Deuxième vie des objets, Editions Pétra, pp. 153-169, 2015, Matière à recycler. ⟨hal-02516288⟩
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