"Poïétique et politique de la traduction. Avec et d'après Wolfson" - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

"Poïétique et politique de la traduction. Avec et d'après Wolfson"

Résumé

This paper has two main goals. First, to report on the decisive role that translation operations may have played in Louis Wolfson's unique experience, as he himself wrote in his book Le Schizo et les langues (1970). Secondly, to question the psychic and linguistic dimension, but also the poetic and political significance of these operations in so far as they define a certain mode of appropriation or reappropriation of a language and its implicit powers by the subject who speaks and thinks. In a sense, taking up the study of Wolfson's delirious relationship with language, and in this case with his "mother tongue", is to show how this psychotic delirium implies a certain linguistic knowledge that itself guides a set of transformational processes identified with a generalized translation operation. But it also means making the singular schizo-linguistic profile of the "schizophrenic language student" a privileged sounding board for reflecting on the psychic life of language, which at first glance is aberrant and which reconfigures the act of translating by making it produce unexpected effects, even beyond the Wolfson case.
Notre contribution se fixe deux objectifs : celui, d’une part, de rendre compte de la place déterminante qu’ont pu occuper les opérations de traduction dans l’expérience tout à fait singulière de Louis Wolfson, telle qu’il l’a lui-même consignée dans son ouvrage Le Schizo et les langues (1970) ; celui, d’autre part, de s’interroger sur la dimension psychique, linguistique mais aussi sur la portée poïétique et politique de ces opérations en tant qu’elles définissent un certain mode d’appropriation ou de réappropriation d’une langue et de ses pouvoirs implicites par le sujet qui parle et qui pense. En un sens, reprendre l’étude du rapport délirant que Wolfson entretient avec la langue, et en l’occurrence avec sa « langue maternelle », c’est montrer la manière dont ce délire psychotique implique un certain savoir linguistique qui guide lui-même un ensemble de procédés transformationnels identifiés à une opération de traduction généralisée. Mais c’est faire aussi du profil schizo-linguistique singulier de « l’étudiant de langues schizophrénique » une caisse de résonance privilégiée pour réfléchir à la vie psychique du langage qui oeuvre dans ses constructions à première vue aberrantes et qui reconfigure l’acte de traduire en lui faisant rendre des effets inattendus, au-delà même du cas Wolfson.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02512644 , version 1 (19-03-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02512644 , version 1

Citer

Philippe Sabot. "Poïétique et politique de la traduction. Avec et d'après Wolfson". Tatiana Milliaressi. La traduction épistémique: entre poésie et prose, PUS, p. 99-116, 2020, 978-2-7574-3034-7. ⟨hal-02512644⟩
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