Pour une approche complexe de la nature sociale de la langue. Discussion - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers de sociolinguistique Année : 2003

Pour une approche complexe de la nature sociale de la langue. Discussion

Claudine Moïse

Résumé

Discussion Claudine Moïse J'ai toujours aimé le travail de Jean-Michel Eloy, et avant même d'avoir lu attentivement son texte, je savais que j'aurais envie de lui répondre. Mon intuition était juste. On peut voir sa réflexion comme une façon de revisiter certaines notions sociolinguistiques. Il affirme sa volonté de poser des postulats qui nous permettraient de travailler à partir de vérités communes. Et c'est là une ambition tout à fait honorable et utile. En même temps, son texte est traversé par des formulations qui laissent percer quelque crainte à lâcher nos modèles de références, ceux de l'ordre et de la norme par exemple. Comme s'il n'était pas si aisé de se défaire de nos constructions mentales pour dire nos chemins de traverse. De quelques principes et de l'ordre Jean-Michel Eloy pose dès le début de son texte quelques principes, avec lesquels je suis d'accord même s'ils me semblent être orientés vers une certaine vision de la sociolinguistique, qui chercherait à reproduire des schémas " rassurants " d'une construction de notre discipline. Je retiendrai d'abord les principes fondamentaux suivants donnés pas l'auteur : 1) L'impossibilité de faire de la sociolinguistique une science déterministe, prédictible. Je suis bien d'accord mais dans le sens aussi où il s'agit plus, pour nous, de discuter le modèle dominant donné par la linguistique que de chercher un nouvel ordre. 2) Adopter l'" organisation chaotique " plutôt que le " chaos " puisque toute recherche vise un ordre, une organisation. Oui encore, mais garder la notion d'organisation alors qu'on pourrait justement affirmer d'abord la difficulté à trouver de l'ordre dans les phénomènes langagiers est, me semble-t-il, le signe d'une peur de la perte et du non saisissable. 3) Considérer la variation comme inhérente aux langues. Même si Jean-Michel Eloy intègre dans ce troisième postulat la dimension du sujet parlant, s'il pose comme essentielle (et on sera tous d'accord) la variété, il me semble mener, malgré tout, un plaidoyer pour une sociolinguistique qui serait avant tout celle à tendance variationniste. La crainte du non maîtrisable parcourt son texte. Quand il pose la question de savoir si une linguistique explicative peut rester purement linguistique. À mon sens, cette question ne se pose pas, il faut se donner tous les moyens hors champ-en sortant de la description du système-pour expliquer les phénomènes langagiers. Et on sent alors le reproche que l'on pourrait se faire à nous-mêmes, celui d'accepter-alors qu'il nous faut le revendiquer comme richesse et valeur-que notre science soit un agrégat de domaines faiblement cohérents (p. 52). Cette critique serait à retourner pour montrer qu'une science se construit aussi à travers ses tâtonnements, ses expérimentations, ses quêtes vers d'autres disciplines. Et plus qu'une
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Dates et versions

hal-02507401 , version 1 (13-03-2020)

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  • HAL Id : hal-02507401 , version 1

Citer

Claudine Moïse. Pour une approche complexe de la nature sociale de la langue. Discussion. Cahiers de sociolinguistique, 2003, pp.189-207. ⟨hal-02507401⟩
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