Politique et poétique du roman sur la Shoah : l’engagement de l’écriture contre la banalité du mal dans The Zone of Interest de Martin Amis (2014) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Études britanniques contemporaines - Revue de la Société dʼétudes anglaises contemporaines Année : 2016

Politique et poétique du roman sur la Shoah : l’engagement de l’écriture contre la banalité du mal dans The Zone of Interest de Martin Amis (2014)

Résumé

This article purports to investigate Martin Amis’s Holocaust novel, The Zone of Interest (2014), with a view to highlighting the abjection that the novel triggers in its reader and the ethical process which is thereby produced. As she is made to actively collaborate in the narrative through her reconstruction of the diegesis and of the very meaning of the four narratives intersecting in the text, the reader is forced to re-member the dismembered fragments of history sent floating along the four narrators’s streams of consciousness. This is performed at a high cost, since re-membering implies the filling in of the gaps in the text’s gaping wounds and therefore the imaginary complementation of represented violence. The blending of facts and fiction in The Zone of Interest aims to bear witness to the traumatic import of the war while reconstructing a fuzzy memory of the holocaust interspersed with a selected number of scenes of great clarity and violence. The novel’s commitment to the rendering of traumatic memory thus impacts the reader in a lasting way and makes her experience the very unreadability and complexity of the historical event as a necessary call for our commitment to thinking through the history of the camps.
Cet article met en lumière l’engagement poétique et politique du dernier roman sur la Shoah écrit par Martin Amis, intitulé The Zone of Interest, publié en 2014. Partant du constat de la spécificité des effets de sens produits par le roman d’Amis qui prend le parti d’aborder le sujet de la Shoah depuis le point de vue des bourreaux, créant chez le lecteur un sentiment d’abjection textuelle, on s’interrogera sur les procédés de subjection et de subjectivation générés par l’écriture d’Amis qui entrelace le paradoxe et l’excès — des traits charactéristiques de son écriture — avec des procédés neufs comme la plurivocalité (mélange des langues mineures et majeures) pour créer un dispositif textuel instable fonctionnant comme un appareil de capture et de mise en mouvement de la subjectivité du lecteur rendu d’autant plus vulnérable à la décharge d’affect provoquée par le texte qu’il est constamment sollicité par lui dans le processus d’interprétation et de comprehension de l’incompréhensible. La lecture comme expérience d’abjection est ce par quoi le roman d’Amis nous confronte à l’obligation poétique, éthique et politique de penser la banalité du mal telle qu’elle s’est tout particulièrement manifestée dans l’univers des camps pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dates et versions

hal-02503358 , version 1 (09-03-2020)

Identifiants

Citer

Anne-Laure Fortin-Tournès. Politique et poétique du roman sur la Shoah : l’engagement de l’écriture contre la banalité du mal dans The Zone of Interest de Martin Amis (2014). Études britanniques contemporaines - Revue de la Société dʼétudes anglaises contemporaines, 2016, 50, ⟨10.4000/ebc.3169⟩. ⟨hal-02503358⟩
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