The big upheaval. The Bio-Earth System and the Anthropozoic Eon
Le Grand bouleversement. Le système bio-Terre et l'éon Anthropozoïque
Résumé
This article revisits the central role played by life throughout the earth's and climate's history, right up to the present day with the appearance of Homo-sapiens. It redefines the subdivisions of the history of the Earth system, notably the largest of them, the eon. He presents the hypothesis of a new and fifth eon, the Anthropozoic ("human animals" eon), succeeding the Phanerozoic ("visible animals" eon), which itself succeeded the Proterozoic ("first animals" eon). Finally, he proposes the notion of a bio-Earth system. The whole demonstration is based on the concepts of the complex's thinking. The bifurcation towards the fourth eon, the Phanerozoic, which began 541 million years ago, corresponds to the appearance of a multitude of animals, then plants, which resulted in a living world organized into ecosystems where animals, vegetables, fungi, bacteria, archaea and viruses cohabit in non-static equilibrium. Since then, these Phanerozoic ecosystems have constantly played a major role in the balance and evolution of the bio-Earth system and its climate. Homo-sapiens, a recent emergence within the living world, has profoundly modified and continues to modify the state of the living world. Animals and plants have been increasingly taken out of ecosystems to be domesticated and submitted to humanity. The Phanerozoic ecosystems have access to increasingly restricted areas. Finally, these ecosystems are subject to unprecedented constraints: extinction of many species, if not a reduction in their populations, especially predators at the top of the food chain; various forms of pollution... These constraints or disturbances are now having a direct impact on ocean life - a key climate regulator. More generally, Homo-sapiens is modifying the state of the entire bio-Earth system and has triggered a global warming that could get out of control. Faced with this situation, with largely unpredictable developments, the challenge for Homo-sapiens is immense. It requires us to free ourselves from a focus on quantified and mathematical knowledge and to invoke, with humility and lucidity, the precautionary principle. In particular, it requires overcoming a conception of humanity itself which, by failing to take into consideration or marginalizing emergencies, complexity and unpredictability, forms the basis of theories according to which a collapse would be inevitable.
Cet article revisite le rôle central joué par le vivant tout au long de l’histoire terrestre et climatique, jusqu’à nos jours avec l’apparition d’Homo-sapiens. Il redéfini les subdivisions de l’histoire du système Terre, notamment la plus grande d’entre elles, l’éon. Puis il présente l’hypothèse d’un nouvel et cinquième éon, l’Anthropozoïque (éon « des animaux humains »), succédant au Phanérozoïque (éon « des animaux visibles »), qui lui-même succédait au Protérozoïque (éon « des premiers animaux »). Enfin, il propose la notion de système bio-Terre. L’ensemble de la démonstration s’appuie sur les concepts de la pensée du complexe. La bifurcation vers le quatrième éon, le Phanérozoïque, amorcée il y a 541 millions d’années, correspond à l’apparition d’une multitude d’animaux, puis de végétaux, qui se traduisit en un monde du vivant organisé en écosystèmes où cohabitent animaux, végétaux, champignons, bactéries, archées et virus, dans des équilibres non statiques. Depuis lors, ces écosystèmes phanérozoïques ont constamment joué un rôle majeur dans les équilibres et les évolutions du système bio-Terre et de son climat. Homo-sapiens, récente émergence au sein du monde du vivant, a profondément modifié et poursuit la modification de l’état du monde du vivant. Des animaux et des végétaux ont été de plus en plus massivement sortis des écosystèmes pour être domestiqués et soumis à l’humanité. Les écosystèmes phanérozoïques ont accès à des surfaces de plus en plus restreintes. Enfin, ces écosystèmes sont soumis à des contraintes inédites : extinction de nombreuses espèces, sinon réduction de leurs populations, notamment des prédateurs du haut de la chaîne alimentaire ; pollutions diverses… Ces contraintes ou perturbations frappent aujourd’hui de plein fouet le vivant des océans – régulateur de premier plan du climat. Plus généralement, Homo-sapiens modifie l’état de l’ensemble du système bio-Terre et a enclenché un réchauffement climatique global qui pourrait s’emballer. Face à cette situation, aux évolutions largement imprévisibles, le défi à relever par Homo-sapiens est immense. Il nécessite de se libérer d’une focalisation sur le savoir quantifié et mathématisé et de convoquer, avec humilité et lucidité, le principe de précaution. Il exige en particulier de dépasser une conception de l’humanité elle-même qui, ne prenant pas en considération ou marginalisant les émergences, la complexité et l’imprévisibilité, constitue la base des théories selon lesquelles un effondrement serait inéluctable.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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