L’épopée française des trains américains. Le transcontinental vu par Jules Verne, Vivien de Saint-Martin et Pierre Larousse - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d’histoire des chemins de fer Année : 2013

The French Epic of American Railways. The Pacific Railroad as seen by Jules Verne, Vivien de Saint-Martin and Pierre Larousse

L’épopée française des trains américains. Le transcontinental vu par Jules Verne, Vivien de Saint-Martin et Pierre Larousse

Résumé

The 1869 opening of the Pacific Railroad, the first American transcontinental railway, contributed to contemporary thought and fed the imaginations on the other side of the Atlantic. In this respect, the 1869 Tour du Monde supplement articles written by Vivien de Saint-Martin, the « chemin de fer » entry in the Grand Larousse universel and two novels of Jules Vernes can be addressed as mutual echos. For the geographer, the lexicographer and the novelist, american trains show the advent of a new era in the mastering of space and nature. By detailing unprecedented services, meaning for them a technical advance that should emulate their side of the Ocean, French authors’ perception of the transcontinental and of the entire american network shapes an ideal and saint-simonian conception making of them the omen of progress toward civilisation and universal peace.
L’ouverture du premier transcontinental américain en 1869 a nourri la réflexion et inspiré les imaginations françaises. Dans cette perspective, les articles des suppléments du Tour du monde de 1869 signés par Vivien de Saint-Martin, l’entrée « chemins de fer » rédigée par Pierre Larousse dans le Grand Dictionnaire universel du dix-neuvième siècle, Le tour du monde en quatre-vingts jours et Le testament d’un excentrique de Jules Verne se font écho. Pour le géographe, le lexicographe et le romancier, les trains américains annoncent une nouvelle ère dans la maîtrise de l’espace. Derrière l’exploit spectaculaire que représente le Pacific Railroad, les auteurs admirent l’aménagement d’un territoire gigantesque, d’un océan à l’autre. Tournant la page des explorations, ils ouvrent celle du tourisme de masse et prennent acte du rétrécissement de l’espace parcouru. De plus, les trois auteurs construisent un territoire idéal dont les zones d’ombres sont gommées. Leurs États-Unis dessinent un espace théorique destiné à prouver la supériorité d’un pays qui donne toute sa place au rail. Larousse défend cette certitude jusqu’au paradoxe : « Les chemins de fer ont rendu les sécessions difficiles », écrit-il, « on a pu le voir par les récentes guerres d’Amérique ». Cette lecture singulière est dans la logique d’un point de vue qui envisage le train américain sous un angle, non seulement technique, mais surtout moral. Dans cette perspective, les auteurs n’enregistrent pas la ségrégation qui structure désormais les rapports interraciaux, notamment dans les transports. Leurs voies ferrées américaines dessinent les contours d’une utopie et leur description du réseau ferroviaire de « l’Union » invite à fonder, de ce côté-ci de l’Atlantique, une société plus harmonieuse fondée sur la technique et sur la globalisation des échanges.

Dates et versions

hal-02501626 , version 1 (07-03-2020)

Identifiants

Citer

Isabelle Guillaume. L’épopée française des trains américains. Le transcontinental vu par Jules Verne, Vivien de Saint-Martin et Pierre Larousse. Revue d’histoire des chemins de fer, 2013, 44, pp.183-200. ⟨10.4000/rhcf.1656⟩. ⟨hal-02501626⟩
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